Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Il te ruinera, Minos. Je sens sa colère.

    "Je suis Pasiphaé. Seule de ce nom, la première et la seule. J'ai l'éternité devant moi. Je flotte. On oubliera qui j'étais, mais Pasiphaé me survivra. Est-ce possible ? Est-il possible que ce soit à moi que pareille chose arrive ? Moi, qui n'étais rien ? Je comprends que je suis à l'amorce des choses. Tout ce qui suivra naîtra de moi. De mon ventre viendront tous les enfantements, tous les jaillissements. On dira mon nom pour énoncer demain. On mentira sur mon sacrifice. On mentira sur mon passé, ma vie, mes désirs. On écrira des contes à l'allure de vérité, on dira des rêves et des merveilles. Je le sais, je l'entends. Tandis que je souffre, on commence à fabriquer des splendeurs. On fouille les boues et les secrets, on élève des stèles. On en sait plus que moi. On dira d'Eve qu'elle a fauté, de Pandore qu'elle a trahi, de Madeleine qu'elle s'est vendue. On dira de moi. On dira de moi... Ah ! Mon amour, mon amour. Dédale, à moi !"

    Et Aurore Pourteyron dit ça avec une justesse, une qualité d'intention... Vous savez, comme certains lecteurs, certains comédiens sont plus intelligents que les auteurs.