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Enfin lire, pour autre chose que de trouver chez un témoin le tarif des toilettes publiques en 1789 ou sur un plan la maison de tel personnage. Enfin, lire pour le plaisir. Dans le même temps, débarrasser le bureau, sans hâte, jour après jour, ranger l'un après l'autre les dizaines de livres collectés, les carnets de notes, les revues et les brochures. Laisser les bouts de papier entre les pages, petite vanité pour conserver le souvenir du travail entrepris. Le grand meuble, soulagé, libéré, se rengorge, exhibe sa longue belle cuirasse de bois patiné. Prêt à reprendre du service, à supporter le poids d'une nouvelle enquête. Je m'accoude et lis, ne sais comment lui dire que non, c'est fini, j'en ai marre, plus question de thésauriser soixante bouquins, d'éplucher des milliers de docs sur Gallica, de passer des années à comprendre un monde défunt qui est, par nature, incompréhensible. Rumine un livre de liberté, d'émancipation, de verbes délivrés, de personnages dérivés dans un milieu sans contexte. Enfin, écrire comme je faisais, enfant, des romans désamarrés, pas sans souffrance ou sans inquiétude, mais sans travail.

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