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Pasiphaé nous accompagne depuis un certain nombre d'années maintenant. Depuis qu'elle fut envisagée en 2012, écrite en 2013 et jusqu'à sa création en 2015 à Roanne (tandis que nous étions touts abasourdis par les attentats contre Charlie), elle est en nous, Nudistes (ainsi se nomment eux-mêmes les artisans de la Compagnie NU), et ce phénomène quasi obsessionnel est amplifié par la perspective des représentations au théâtre du Point du Jour, à Paris. J'écris ce billet la veille du jour où Marc et moi transporterons les décors à Paris et, selon la formule commune, la pression monte.
PASIPHAE FLYER A6 2016 RECTO.jpgDeux changements majeurs vont faire de cette Pasiphaé parisienne une expérience singulière. Les chansons ont été supprimées, purement et simplement. L'ambition d'un pièce musicale se heurte, il faut bien l'admettre, aux capacités « lyriques » de nos comédiens. Les passages chantés n'étaient pas insupportables, mais incontestablement, ils atténuaient l'intérêt, créaient un creux dans la qualité d'interprétation du reste de la pièce. Nous avons résolu, sans beaucoup hésiter, de les remplacer par une réécriture des textes, et nous avons purement et simplement supprimé certaines scènes, notamment une visite des « Gueux » dans le palais régidentiel. Par de tels choix, l'axe de la pièce se recentre sur l'essentiel de l'intrigue, sur les relations entre personnages, le regard et la compréhension sont moins dispersés. Le sacrifice produit un gain.
Autre transformation, due aux contraintes de calendrier : Notre chère et adorée Aurore Pourteyron, pour qui ce texte avait été écrit, n'est pas disponible. Pasiphaé photo 3.jpgC'est Fanny Laudicina qui reprend le rôle-titre. Cette nouvelle interprétation crée une métamorphose (après tout, nous sommes chez Ovide, aussi) imprévisible et non négligeable dont j'ai hâte de découvrir le résultat (je n'ai assisté à aucune répétition, mais François Podetti, le metteur en scène, m'a tenu au courant) : Fanny déplace le personnage vers un autre horizon, Pasiphaé devient plus volontaire et davantage motrice du drame et les autres comédiens (François Podetti pour Minos et François Frapier pour Dédale), repositionnent leur jeu en fonction de cette approche. Fanny_Laudicina.jpegC'est presque, au bout du compte, une nouvelle lecture qui se concrétise alors. L'art théâtral est décidément l'espace d'une littérature qui vit, palpite et évolue sans cesse. C'est un processus étonnant et passionnant pour l'auteur à qui telle chose arrive. Un bonheur de plus dans cette aventure. La suite bénéficiera de cet apport. Pour Minotaure, Aurore (qui reprendra son rôle), devra peut-être tenir compte de l'évolution du  personnage tel que travaillé par Fanny. Le cas inverse aurait aussi été vrai. Nous n'en sommes pas là : Minotaure est le chantier pour NU sur 2017, si tout se passe comme prévu. Pour l'heure, le rendez-vous parisien est notre principal souci, avec son corollaire, l'angoisse que la pièce ne rencontre pas son public, comme on dit pudiquement. J'ai confiance cependant en une chose, et nous échangions au téléphone l'autre jour avec François sur ce mode : on présentera la meilleure pièce possible. Ceux qui auront eu la gentillesse et la curiosité de venir nous soutenir peuvent être assurés que nous aurons tous fait au mieux pour qu'ils repartent satisfaits. Pour le reste, n'est-ce pas, nous ne pouvons que prier le dieu de l'affluence (dont nul ne connaît le nom) et espérer. Pasiphaé photo 1.jpg

Pasiphaé photo 4.jpg
Ce soir, ce soir, ce soir… jusqu'au 15 avril. Pour moi, ça ressemble à une succession de sorties de romans, la même pression, multipliée, ranimée chaque fois. Épuisant et palpitant.
Chavassieux, arrête de geindre, profite ! [OK, ok, je profite...]

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