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    Dans un petit village italien, un minuscule comptable passait dans les rues sans soulever l'intérêt, n'adressant la parole à ses congénères que pour dire bonjour. Lors de son décès, on découvrit qu'il était extraordinairement riche et sans héritier. Ses rapports avec ses voisins et les autres citoyens étant déplorables, on s'étonna de découvrir dans son testament son souhait de léguer sa fortune à la fanfare du village. A une condition : chaque année, à la date anniversaire de sa mort, la minable fanfare devait se rendre sur sa tombe et jouer à la perfection une œuvre classique, choisie par lui, et particulièrement inaccessible à autre chose qu'à un orchestre symphonique de niveau international. Un huissier, assisté d'un critique professionnel, devait assister à la prestation et déterminer si, oui ou non, la fanfare méritait l'héritage. Le défi insurmontable se soldait systématiquement par l'embarras du critique et la sanction sans appel de l'huissier : « Pas cette fois. Vous avez un an pour répéter. »
    Cela se passait dans les années 60. Je ne sais pas si la fanfare essaie encore aujourd'hui, mais j'imagine le sourire enterré du vieux misanthrope, définitivement vengé des dissonances infligées par la fanfare, sa vie entière.