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    Dans quelques heures, je pars pour Saint-Etienne, ma seconde ville après Roanne en quelque sorte, parce qu'une longue histoire me relie à ses rues et à ses habitants. J'ai failli y vivre et y travailler, il y a longtemps. Je rappellerai ces souvenirs lors du lancement officiel de ma résidence, ce samedi à la médiathèque de Tarentaize.

    J'évoquerai aussi cette notion qui me travaille souvent : le hiatus permanent qui existe entre l'écriture qui, dans mon cas, réclame silence et solitude, et le matériau humain que cette écriture investit, qui exige le contact avec la société. Partir en résidence, demeurer ailleurs, est peut-être une solution à ce dilemme.

    La résidence à Saint-Etienne m'a été proposée alors que mon dernier roman semblait bien diffusé et bien reçu, et commence, quelques mois plus tard, à un moment étrange de ma vie. Manuscrits discutés, perspectives de publications repoussées vers un horizon désespérément lointain... C'est un écrivain en proie au doute (plus que d'habitude, veux-je dire) qui est accueilli dans la capitale ligérienne. Faire avec ce doute, travailler sur ce doute, mettre en scène les atermoiements du doute, c'est un matériau possible. L'exploiter sans se regarder le nombril, c'est le mode à définir. Une moindre politesse. Il y a de toutes façons un thème que j'ai promis à mes hôtes de travailler, et qui m'obligera à la discipline de l'écriture sans avoir recours à l'artifice des affres de la création (car c'en est un, sachez-le). J'en parlerai plus tard, ici.

    Pendant quelques jours, je n'aurai pas Internet pour des raisons techniques. Ensuite, ce blog pourrait être le support d'une chronique de mon temps de résidence. Aucune promesse, je m'interroge seulement. Car il se peut que je reste silencieux pendant deux mois, concentré sur la routine monacale que je me serais infligé. Qui sait ?

    Pour l'heure, préparer les affaires, rassurer ma douce. Après tout, lui dis-je, je n'ai jamais été si près de revenir.