kronixUn vague intérêt pour tout2023-11-01T20:50:24+01:00All Rights Reserved blogSpiritHautetforthttp://kronix.hautetfort.com/Christianhttp://kronix.hautetfort.com/about.htmlFintag:kronix.hautetfort.com,2020-09-18:62643202020-09-18T17:28:41+02:002020-09-18T17:28:41+02:00 L'expérience Kronix s'achève ainsi. Merci aux passants. Je vais ailleurs,...
<p>L'expérience Kronix s'achève ainsi. Merci aux passants. Je vais ailleurs, anonyme, m'exprimer. Le blog reste en ligne avec tous ses articles, jusqu'à ce que la plateforme décide de le supprimer. Bonne chance à tous. Tenez-vous au mieux à l'abri des haines ambiantes.</p>
Christianhttp://kronix.hautetfort.com/about.html3857tag:kronix.hautetfort.com,2020-07-18:62523612020-07-18T08:55:34+02:002020-07-18T08:37:00+02:00 J'écris ce billet sans avoir l'ouvrage sous la main, et je ne pourrai...
<p style="text-align: justify;"><a href="http://kronix.hautetfort.com/media/02/01/2820429482.jpeg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-6154695" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://kronix.hautetfort.com/media/02/01/2235619870.jpeg" alt="index.jpeg" /></a>J'écris ce billet sans avoir l'ouvrage sous la main, et je ne pourrai donc pas citer les nombreux passages que j'avais soulignés. Pourquoi ? Parce que, aussitôt refermé, je l'ai confié à un ami en lui promettant une belle séance de lecture. C'est que <em>Les deux mariages de Lenka</em> soulève l'enthousiasme et on n'a qu'une hâte : le faire partager illico. <br />Isabelle Flaten, c'est La Bruyère projeté au XXIe siècle, gourmande des Caractères qui s'y promènent, spectatrice aguerrie des petits et grands travers humains, elle en tire de savoureuses observations, en variant les thèmes : l'amour, l'argent, la parole… Dans <em>Se taire ou pas</em>, paru chez son fidèle éditeur Le Réalgar, Isabelle Flaten explorait le thème de la parole retenue, empêchée, tue ou délivrée, jetée, arrachée, les raisons qu'on a de ne rien dire, celles qui font qu'on se croit tenu de se confier. Dans son dernier roman, avec son personnage de Lenka, l'auteure ne se contente pas de creuser plus loin cette interrogation, de plus en plus prégnante dans la dernière partie, elle en dissèque les atermoiements avec une qualité de chirurgienne grand style. <br />Le cadre est idéal et choisi pour que l'effet soit maximum : Prague (que l'auteure connaît bien, elle y a vécu), au lendemain de la révolution de Velours. Parce qu'un tel bouleversement politique inverse les discours et rend la parole à ceux qui ont dû se taire longtemps, sous la coupe d'une dictature. <em>Les deux mariages de Lenka</em> peut d'abord évoquer une sorte de « Good Bye Lenine » inspiré, ravageur, cruel. Les 'valeurs' de l'occident capitaliste font irruption dans l'éternelle suspension communiste, viennent ringardiser le modèle soviétique, fragiliser les prudents, favoriser les coriaces et les audacieux et, plus surprenant, susciter les premières nostalgies. Les entrepreneurs étrangers débarquent, les rayons des magasins se remplissent. Le monde bascule, les maîtres d'hier font profil bas ou s'arrangent avec le nouveau système, les anciennes victimes remontent au jour, souvent dignes, indestructibles : l'Histoire leur a donné raison. Les turpitudes du passé ne sont pas exactement remisées : on les rumine en attendant de régler les comptes. <br />Lenka, le personnage principal, n'est pas une héroïne, pas une résistante, c'est une femme bien ordinaire. Veuve d'un type dont on apprend les médiocrités et la noirceur de collabo et de délateur, la jeune femme est loin d'être un modèle. Elle a pu se faire illusion, croire que son défunt mari et elle avaient atténué, pour leurs « amis » et voisins, les rigueurs du régime. Les « amis » vont lui faire connaître l'envers du tableau, démolir le vernis, mettre à nu et à cru les saloperies passées. Lenka sait bien, au fond, qu'ils ont raison, elle sait bien qu'elle a soutenu son mari, partagé ses idées, encouragé ses affreuses décisions. Lenka est contrainte de faire le bilan de ce qu'ont pu coûter, en souffrances pour les autres, son petit confort matériel et ses compromissions de sympathisante. Quand s'ouvre le roman, la Révolution est passée, et pour Lenka, c'est le désastre. Elle est seule. Ses voisins, qu'elle croyait ses amis, la méprisent, ses parents, qui avaient bien perçu la nature de leur gendre et le détestaient, respirent enfin, peuvent réaliser leurs rêves et leurs films, et sa fille lui en apprend de belles sur sa manière de survivre dans ce nouveau milieu. Lenka est tombée de haut. Bien obligée, elle est femme de ménage, se découvre manipulatrice et kleptomane. Pas reluisante, décidément, Lenka. Pourtant, dans ce tableau désespérant, une lueur se fait en la personne d'un homme, Paolo, rencontré en France (car on peut partir à l'étranger maintenant) et décidé à conquérir la Tchéquie, Prague pour commencer. Il est tellement beau, sensuel, délicat, prévenant, riche, que Lenka est tentée de s'interdire d'y croire et puis, décidément, non, c'est bien vrai, cet homme parfait l'aime, lui offre un travail, ainsi qu'à sa fille, et veut l'épouser. Le danger ne vient pas de lui, pas directement, mais de ce que Lenka a tu. La crapulerie de son premier mariage, cette atmosphère cafardeuse qu'elle respirait bien volontiers et avec laquelle elle avait fait alliance. Alors, se taire ou pas, révéler à son futur mari, qu'elle aime sincèrement, quelle minable elle a été ? La deuxième partie du livre met en scène avec une habileté diabolique ce débat intime. On tremble pour Lenka. Avec elle, on redoute l'irruption des vérités, on attend l'inévitable révélation avec fatalisme et peur. Aussi médiocre soit-elle, on côtoie Lenka au plus juste et on éprouve de la compassion pour elle. C'est une des réussites d'Isabelle Flaten : la pertinence de ses portraits, on retrouve là le regard affûté de ses ouvrages précédents, qu'ils soient romans ou collections de courts récits. La fin est un magnifique tableau en demi-teinte. J'ai lu par ailleurs une critique parler d'espoir au final. Entre nous, je n'y crois pas, et il me semble que l'auteure non plus. Isabelle Flaten connaît bien trop l'humanité pour se leurrer. La vie continue, simplement, et c'est au couple, à présent, d'éroder ses aspérités pour ne plus s'y écorcher, de supporter les compromis, comme toute une société coupable, qui ne fut pas faite que de héros, doit s'arranger avec son passé. On y parvient, c'est le pire, on vit très bien avec ses fautes. Qu'on les taise, ou pas.</p><p style="text-align: justify;"><em>Les deux mariages de Lenka</em>. Isabelle Flaten. 15 euros. A paraître fin août au Réalgar.</p>
Christianhttp://kronix.hautetfort.com/about.html3856tag:kronix.hautetfort.com,2020-07-14:62515722020-07-14T20:37:00+02:002020-07-14T07:47:00+02:00 Des petits cris pathétiques s'élèvent dans la rue. Les appels d'un chiot, ou...
<p style="text-align: justify;">Des petits cris pathétiques s'élèvent dans la rue. Les appels d'un chiot, ou un chien très jeune, oublié par ses maîtres dans un appartement. Ma douce, indignée, continue de travailler tout en maudissant des gens aussi cruels et inconséquents. La petite bête pleure et appelle, supplie qu'on vienne la délivrer, pendant des heures, c'est terrible. N'y tenant plus, ma douce se décide à parcourir la rue pour déterminer l'endroit précis du drame et exiger qu'on intervienne enfin. Et elle découvre un jeune type, faisant la manche, soufflant depuis des heures dans une sorte de flûte dont, manifestement, il ne maîtrise pas bien les accords.</p>
Christianhttp://kronix.hautetfort.com/about.html3855tag:kronix.hautetfort.com,2020-07-11:62510932020-07-11T07:05:32+02:002020-07-11T06:54:00+02:00 J'allais à cette réunion comme un condamné monte à l'échafaud. Depuis...
<p style="text-align: justify;">J'allais à cette réunion comme un condamné monte à l'échafaud. Depuis plusieurs jours, je tentais de comprendre le point épineux qui avait motivé l'organisation de cette réunion, censée le résoudre. Or, je ne parvenais pas à saisir de quoi il s'agissait. J'entrevoyais vaguement le principe, mais impossible d'éclaircir précisément les tenants et aboutissants. Donc, j'entrais dans la salle, une vingtaine de regards convergeant sur moi, dans l'état d'esprit qu'on imagine. Une fois tout le monde installé, l'un des protagonistes, en face de moi, assez remonté, rappela les faits, provoquant dans l'assemblée des acquiescements attristés, voire irrités. Des phrases de condamnation fusèrent, accablant la direction de l'établissement dont je faisais partie, De qui se moque-t-on, c'est quand même un comble, dire qu'on en est là, etc. J'affichais une expression qui pouvait être lue comme de la compassion mais aussi comme une réprobation de propos aussi tranchés. Le rappel achevé, les regards braqués sur moi, on attendait une décision. Au moins une parole claire qui désamorcerait le litige, car litige il y avait. Je ne voyais toujours pas de quoi il était fait, mais bon. Après un immense silence, pendant lequel je conservais une attitude empreinte de solennité où mes auditeurs pouvaient, espérais-je, voir de la concentration et de la sagesse, je me décidais à prononcer quelque chose. « Et bien... » commençai-je, puis je pris le temps de remuer quelques papiers. Mon cœur battait à exploser, je suppose que de la sueur perlait à mon front. Je reposai les papiers, mon moindre geste scruté par vingt paires d'yeux vindicatifs. J'articulais finalement, de l'air las de qui s'étonne qu'on s'alarme pour si peu de chose : « Vraiment, je ne comprends pas pourquoi on... » et, miracle ! Une protestataire, à côté de moi, interrompt ce qu'elle croit être un appel à la patience : « Moi, je pense, dit-elle, que... » et la voilà exprimant une solution qui reçoit l'approbation de tous. Je prends un air contrit et résigné pour convenir : « Voilà, exactement. » Et la réunion s'acheva ainsi, à la satisfaction de tous et sur des congratulations que l'on m'adressa pour avoir été si compréhensif.</p>
Christianhttp://kronix.hautetfort.com/about.html3854tag:kronix.hautetfort.com,2020-07-07:62502642020-07-07T07:28:35+02:002020-07-07T07:23:00+02:00 Nous avions eu une discussion assez animée sur l'Islam et le Coran, autour...
<p style="text-align: justify;">Nous avions eu une discussion assez animée sur l'Islam et le Coran, autour d'un café. Lui, jeune imam de belle figure, croisé souvent, presque un ami, disons une connaissance, en tout cas assez proche pour que l'on se permette l'un et l'autre de confronter nos idées avec franchise. Le débat passé, nous nous saluons dans la rue sur un dernier échange. Il regrette : « Si tout le monde était musulman, il n'y aurait pas de problème... » Je ricane : « Ah ben, en voilà une solution ! Mais par exemple, ma compagne et moi, nous sommes athées. Tu ferais quoi de nous ? Tu nous mettrais dans des camps, tu nous éliminerais ? » Et là, pas de réponse, pas un mot, je vois seulement passer sur son visage une expression qui signifie : « C'est ça. » Nous nous sommes séparés sur ce malaise. Je crois que j'ai vraiment appris un truc ce jour-là.</p>
Christianhttp://kronix.hautetfort.com/about.html3853tag:kronix.hautetfort.com,2020-07-02:62493442020-07-02T08:22:13+02:002020-07-02T08:21:00+02:00 De ce milieu provincial qui méprise la littérature et adule la réussite...
<p style="text-align: justify;">De ce milieu provincial qui méprise la littérature et adule la réussite (soit l'exact opposé de ma morale), me viennent, à chaque relation dans Le Figaro, des saluts, des félicitations, des appels du pied. J'aimerais juste qu'ils poussent l'enthousiasme jusqu'à me lire, et saisissent alors comment je peux recevoir l'artificialité de leur intérêt soudain. Mais faut pas rêver.</p>
Christianhttp://kronix.hautetfort.com/about.html3852tag:kronix.hautetfort.com,2020-07-01:62491302020-07-01T09:06:02+02:002020-07-01T08:50:00+02:00 Ce que je fais, quand j'écris ? Rien d'autre qu'explorer des labyrinthes...
<p>Ce que je fais, quand j'écris ? Rien d'autre qu'explorer des labyrinthes intimes dont je n'ai pas les plans.</p>
Christianhttp://kronix.hautetfort.com/about.html3851tag:kronix.hautetfort.com,2020-06-29:62486882020-07-01T19:13:56+02:002020-06-29T08:50:00+02:00 En cette période de déboulonnage des statues, travailler sur le conquistador...
<p style="text-align: justify;">En cette période de déboulonnage des statues, travailler sur le conquistador Cortès n'a pas que des avantages, on peut le craindre. Est-ce que l’honnêteté intellectuelle, la distance prise d'emblée (car je n'ai pas eu besoin que se pose le débat, pour aborder la question du colonialisme occidental), l'appel aux sources diverses, nous épargneront les critiques ? C'est d'autant moins sûr que, le récit se déroulant sur deux albums, il faudrait que les lecteurs les plus sensibles à ce sujet, attendent la parution de l'ensemble (soit deux ans) pour saisir l'équilibre que je propose. Car c'est surtout dans le second volet que la vision de l'histoire par les peuples conquis est la plus patente, le premier se focalisant sur l'élan de la conquête espagnole et la figure de Cortès. Aucune hagiographie, je le promets, mais le spectacle fascinant d'hommes venus d'ailleurs, de marchands et soldats sûrs de leur bon droit, se voyant offrir un empire qu'a priori, ils ne désiraient pas (c'est le plus délicat à faire passer : la nuance apprise des faits). De même, ne pas traiter Moctezuma et les Aztèques comme des victimes, mais comme d'autres conquérants, pas meilleurs que les Européens, ce qui sera la cause de leur chute, semblera incorrect politiquement, mais se défendra historiquement. Quelle réception pour ce travail sincère et rigoureux ? J'espère que les lecteurs seront eux aussi, sincères et rigoureux.</p>
Christianhttp://kronix.hautetfort.com/about.html3850tag:kronix.hautetfort.com,2020-06-28:62484802020-06-28T05:59:22+02:002020-06-28T05:42:00+02:00 Tu traînes toute la journée un dégoût de tout qui t'accompagne encore la...
<p style="text-align: justify;">Tu traînes toute la journée un dégoût de tout qui t'accompagne encore la nuit et jusqu'à l'aube. Ce qui te laisse le temps de chercher la source de cet accablement. Tu revisites les moments de ta journée, et tu la trouves, finalement, dans cet extrait de reportage au sein des mouvances d'extrême droite, quand une jeune femme de « génération identitaire », attablée dans un bar, prône la violence et le combat de rue à un reporter infiltré, en caméra cachée. Ce que tu es sensible, tout de même !</p>
Christianhttp://kronix.hautetfort.com/about.html3849tag:kronix.hautetfort.com,2020-06-26:62481412020-06-26T07:18:37+02:002020-06-26T07:18:00+02:00 « Faisons table rase du passé ! » clamait-il. Et puis, il fit...
<p>« Faisons table rase du passé ! » clamait-il. Et puis, il fit lui-même partie du passé, et disparut sans laisser de traces.</p>