Le sujet du baiser de la nourrice est l’adaptation des bandits aux systèmes tyranniques. Les individus, parmi les plus cyniques et les plus amoraux, se débrouillent mieux dans cette atmosphère, parce que les dictatures voient le triomphe des crapules.
Le baiser de la nourrice est conçu comme un livre-avalanche, un texte-éboulement, qui glisse du premier au dernier mot, une idée succédant à une vision, une pensée imbriquée dans une sensation, le tout amalgamé de telle sorte au sein d’une syntaxe complexe, que le lecteur doit se retrouver au milieu d’une page en se demandant à quel instant, à quel instant précis, il a pu passer d’une nappe de brume décrite comme une bouche fascinante, à la peur du regard de collègues de bureau représentés en animaux de zoo (oui m’sieur !).
Le baiser de la nourrice vise l’asphyxie, le récit comble les pages à de rares exceptions près, les phrases s’éternisent, meurent d’elles-mêmes, s’épuisent et épuisent la lecture. Pour les mêmes raisons, pas de renvois, pas de chapitres, pas de saut à la ligne.
A mon sens, jusqu'à la démonstration que m'en fit un soir Jean Mathieu, je croyais ce texte impossible à lire à haute voix. Jean m'a donc prouvé le contraire, il m'a même révélé des nuances que j'ignorais avoir placées !
Qu'il soit ici remercié. A l'heure qu'il est, je suis fébrile et inquiet. Surtout, y aura-t-il suffisamment d'auditeurs, pour ne pas transformer cette lecture en un long cri âpre dans le désert ?
Nous en reparlerons ici, quoi qu'il advienne. Et si vous saviez comme je suis fier... au moins autant que je suis angoissé.
Donc : Première partie, samedi 17 h 30, cour de l'Hôtel Pelletier - Deuxième partie, dimanche 14 h 30, castel des Arts. Saint-Haon-le-Châtel.
Commentaires
oui, j'y étais ! et je fais partie des frustrés qui n'ont pu être présents dfimanche. quel dommage ! imagination, style enlevé,mots justes, descriptions précises... rien à redire..... continuez.
Mais alors, ne faites plus de lectures sur deux jours. Concoctez nous des nouvelles courtes, pour ce genre de manifestations ; une heure tout au plus, afin que nous puissions profiter pleinement de votre imagination et d'autres parties du spectacle.
soyez rassuré, "le baiser de la nourrice" ne perd rien à être lu à haute voix (les deux intervenants y ont mis tellement de coeur) mais cette nouvelle devrait être distillée à raison d'une heure à la fois, dans des structures où les mêmes personnes se rendent régulièrement ; car je suppose que les auditeurs nouveaux du dimanche ont eu quelques difficultés à rentrer dans le texte de façon abrupte. l'organisation me semble donc pouvoir être améliorée et ainsi, optimiser la joie de l'écoutant. Pas d'angoisse.... c'était bien.
Merci. merci de tout coeur. Le baiser... n'est d'ailleurs toujours pas lue entièrement. Une nouvelle séance est prévue samedi, suivie d'un débat pour finir. Le texte très dense est plus long à lire qu'on le pensait. J'écris peu de nouvelles, plutôt des romans; la pagination de ma sortie imprimante (79 pages) pouvait laisser croire qu'il s'agissait d'une longue nouvelle. En fait, après plus de trois heures de lecture, nous y sommes encore...
Je suis heureux que ça vous aie plu. J'espère vous voir samedi (vers 19 h 30, toujours à Saint-Haon).
Quelques personnes ont suivi l'intégralité, pour les autres je prévois à chaque fois un petit résumé.
A samedi peut-être ?