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  • 3851

    En cette période de déboulonnage des statues, travailler sur le conquistador Cortès n'a pas que des avantages, on peut le craindre. Est-ce que l’honnêteté intellectuelle, la distance prise d'emblée (car je n'ai pas eu besoin que se pose le débat, pour aborder la question du colonialisme occidental), l'appel aux sources diverses, nous épargneront les critiques ? C'est d'autant moins sûr que, le récit se déroulant sur deux albums, il faudrait que les lecteurs les plus sensibles à ce sujet, attendent la parution de l'ensemble (soit deux ans) pour saisir l'équilibre que je propose. Car c'est surtout dans le second volet que la vision de l'histoire par les peuples conquis est la plus patente, le premier se focalisant sur l'élan de la conquête espagnole et la figure de Cortès. Aucune hagiographie, je le promets, mais le spectacle fascinant d'hommes venus d'ailleurs, de marchands et soldats sûrs de leur bon droit, se voyant offrir un empire qu'a priori, ils ne désiraient pas (c'est le plus délicat à faire passer : la nuance apprise des faits). De même, ne pas traiter Moctezuma et les Aztèques comme des victimes, mais comme d'autres conquérants, pas meilleurs que les Européens, ce qui sera la cause de leur chute, semblera incorrect politiquement, mais se défendra historiquement. Quelle réception pour ce travail sincère et rigoureux ? J'espère que les lecteurs seront eux aussi, sincères et rigoureux.

  • 3850

    Tu traînes toute la journée un dégoût de tout qui t'accompagne encore la nuit et jusqu'à l'aube. Ce qui te laisse le temps de chercher la source de cet accablement. Tu revisites les moments de ta journée, et tu la trouves, finalement, dans cet extrait de reportage au sein des mouvances d'extrême droite, quand une jeune femme de « génération identitaire », attablée dans un bar, prône la violence et le combat de rue à un reporter infiltré, en caméra cachée. Ce que tu es sensible, tout de même !

  • 3849

    « Faisons table rase du passé ! » clamait-il. Et puis, il fit lui-même partie du passé, et disparut sans laisser de traces.

  • 3848

    Il avait donc été un héros, la médaille dans ce tiroir en témoignait. Son nom y était gravé en lettres de vermeil, un titre extraordinaire soulignait sa valeur, et les dates situaient l'exploit. Mais plus aucun souvenir. Il en fut d'abord triste, avant de se sentir inexplicablement libre.

  • 3847

    (...) J'ai lu deux de tes bouquins.
    - Ah bon ?
    - Ben ouiii (elle prolonge ainsi les i comme s'élargit son sourire), je suis allée dans ma librairie préférée, quand j'ai parlé de toi, ils ont dit : Oui, une auteure intéressante, on la suit.
    - Ça fait plaisir. Tu as lu quoi ?
    - Parents thèse et Magma.
    - Hou, tu as choisi les plus durs...
    - Oui, c'est dur, Holà là. Bouleversant. C'est le genre de littérature que j'aime. Enfin, d'habitude, je ne lis pas : j'écoute des livres audio. Je peux peindre et avoir le plaisir de la lecture en même temps, c’est super. Les deux, je veux dire tes deux livres, là, sont très différents, y compris par le style. Parents thèse est… Houlà là. Je ne sais pas comment tu es parvenue à raconter ça. Parce que… tout est vrai, je suppose ?
    - Oui. Aucune autobiographie ne peut tricher sur la représentation des proches. Tu ne peux pas faire de la fiction en imaginant le meurtre de ta mère par ton père.
    - C'est dur. Découvrir sa maman... Holà là, quand j'ai lu ça… La scène me hante encore.
    - Il y a quelques années, au salon du livre, on parlait d'un roman très fort sur le suicide d'un jeune garçon. Le fils d'un écrivain. J'assistais à la table ronde. Et, un moment, l'auteur lâche qu'en réalité son fils va très bien, que c’est juste une fiction. Ça m'a poignardée, cette révélation. Comment on peut se permettre d'imaginer un truc pareil ? Lui, ça l'amusait, il souriait, il était tout fier des réactions du public, tout content d'avoir pu tromper son monde, il devait se trouver beaucoup de talent, beaucoup d'adresse je suppose. Je me suis dit que c'était un vrai salaud, une ordure, ce type. Il me semble que l'autofiction atteint sa limite dans de tels cas. Je ne suis plus jamais arrivé à le lire. Non, moi, tout est vrai. En tout cas, tel que je le crois vrai.
    - Et bien… C'est terrible, ce texte. Terrible. J'ai aimé aussi Magma, c'est autre chose, c'est politique, social, engagé. C'est très fort aussi. Je suis contente d'avoir découvert une écrivaine de ta trempe. C'est exactement ce que je cherche dans un livre, un truc qui te bouscule, et un style, aussi. C'est important. Une voix. La manière compte. » On vient prendre commande et notre conversation reprend, légère, pas amoindrie ou contrariée par notre échange sur le drame de mon enfance. Je suis soulagée que Corinne ait conservé la même attitude, après s'être vue confirmer que mon récit était authentique. Quand on me présente, il est toujours question de ce livre. On le considère comme le socle de tout mon travail, la pierre angulaire. On fait l'hypothèse (tacite) que je n'aurais pas écrit sans cela. Ce qui me pose problème. J'assume, mais j'aimerais qu'on me lise sans penser à ce coup de poing augural. Parents Thèse ne me résume pas. Il fallait que je l'écrive ; je ne me limite pas à ce choc initial et tout ne m'y ramène pas. J'assiste souvent au malaise des gens, face à moi, quand ils ont lu ce texte. Corinne est une artiste, elle sait que se livrer a pour effet de mettre à distance. Et l'enfant du livre qui découvre sa mère, baignant dans son sang, battue à mort, n'est déjà plus tout à fait moi, à cause de la précipitation des vérités dans le creuset littéraire. La littérature ne fait pas que nous sauver, elle nous transforme, nous mûrit et accouche de nous, autres et moins imparfaits.

    Malvoisie. En cours d'écriture.

  • 3846

    Un pince-fesses, on m'avait dit. Tu parles. Comme je me suis fait jeter !

  • 3845

    Norman Bates, chaque année pour la fête des mères, chantait : « Maman, tuée, la plus raide du monde. Aucune autre à la ronde, n'est plus momiiie... » et cette foutue rengaine ne le quittait plus, obsédante, jusqu'à ce qu'une voyageuse blonde se présente au motel et l'aide à s'en débarrasser.

  • 3844

    Le destin ricanait quelque part. De tout cela avait résulté des années de dérive, ponctuées de quelques bouffées d'air miraculeuses. La naissance de leur fille, conçue pour tenter peut-être de revivre, de prendre le dessus. Antoine était confusément accroché à ces bouées, il ne sombrait pas tout à fait, il flottait entre deux eaux, demi-englouti, naufragé espérant n'échouer jamais. Les méditations au dessus de la tombe où reposait le corps du petit ne lui apportaient rien. Est-ce parce que la tombe était incertaine, quadruple, multiple ? Cela non plus n'allait pas. Rien n'allait, rien n'était digne ou convenable, des milliers d'infimes misères s'agglutinaient à la suite de la noyade du petit. Ils avaient dû improviser une solution ; on n'avait pas prévu d'enterrer quelqu'un si tôt dans la famille. La tombe de ses parents était prête, elle aurait pu servir mais « pas question de mettre le petit dans une tombe vide » avait dit Marius, et sa voix s'était étranglée en disant cela, enrayée par le désespoir. On avait donc glissé le petit cercueil sous une ancienne dalle, contre les restes d'un oncle et d'une tante. Le couple était déjà entouré de deux enfants morts autrefois de maladie. Toutes ces douleurs étouffées sous la paume des tombes et dont un nom seul suffit à réveiller le cri. Antoine appuyait son regard sur la pierre. Aucune paix ne venait de sous la terre consoler sa peine. Le mot désormais cognait contre son crâne et il se sentait devenir fou. Il se rendit chez un psychiatre, tenter un nouveau traitement, plus adapté que cette pharmacie qui l'abrutissait sans l'aider, un reste de lucidité lui disait qu'il se détruisait, qu'il détruisait tout, qu'il allait tout perdre. Ponctuel à son rendez-vous, il entra, le bureau était désert, il appela : personne. Il attendit. Quel concours de circonstances a produit ce quart d'heure fatal qui aurait pu, lui aussi, tout faire basculer ? On l'aurait écouté, on l'aurait ausculté, on aurait déterminé les tendances paranoïaques qui seraient révélées plus tard, on l'aurait soigné, qui sait ?… Antoine, dépité, sortit du cabinet et ne revint jamais. Après tout, quelle importance, se dit-il alors. C'est que la dérive était entrée dans les habitudes, Antoine ne l'interrogeait plus guère. Au fond, n'était-il plus aussi inconsolable qu'il paraissait, comment savoir, englué dans les psychotropes, comment connaître le degré réel de sa propre affliction ? On redoute l'idée même de relâcher l'étreinte chimique, craignant de se découvrir alors nu, en écorché mortellement affaibli. Et cette crainte prend le pas sur le chagrin. Le chagrin enfoui là quelque part, réduit, muet, peut-être mort. Il est possible aussi que la véritable crainte soit celle de réaliser soudain l'absence de chagrin. Être inconsolable de la mort de sa peine et en ressentir une culpabilité plus grande, c'est peut-être ce qui arrivait à Antoine.

     

    Malvoisie. Écriture en cours.

  • 3843

    "Et il fit l'homme à son image" Ah, le manque d'imagination ! Tu parles d'un créateur !

  • 3842

    Elle est propice aux confidences, cette maison. J'ai pu l'éprouver pour moi-même, quand j'expliquais à Corinne ou à Jeanne, ou à d'autres, des moments de ma vie que seule l'écriture avait été capable de me soutirer jusque là. Oui, c’est la maison qui inspire cet abandon, plutôt que les personnes à qui je me confie. J'ai eu des amis, ailleurs, des êtres bienveillants, dans des cadres différents, propices, superbes. Aucune âme-soeur, aucun lieu aimé, n'a rompu mes défenses comme Malvoisie. L'autre lieu des révélations intimes, c'est l'écriture, comme je l'ai annoncé plus haut. C'est un paradoxe connu, on livre sur les pages, lues par tout le monde, sans filtre, sans choix des destinataires, des secrets qu'il est impossible d'énoncer sous le regard d'un autre, en présence. Comme on se livre à des étrangers plutôt qu'à des proches. Pour Antoine, je ne sais si le phénomène est neuf. Il m'a dit un jour qu'il suivait une psychanalyse. Son fardeau est tel qu'il est comme un poison qu'il lui faut expulser, me répète-t-il. « Après je me sens mieux. » La petite, la veille, ses jeux qui l'éloignent des parents, l'accident toujours possible, tout cela lui a remis le drame en mémoire. Le drame essentiel, lointain, primordial. Enfin, il peut parler, c'est tellement précieux. Je l'écoute, Nous sommes debout sous les fragments d'ombre que procure le bignonia, le soleil remue dans son creuset la lumière fondue qu'il épanchera sur le jardin, Antoine n'en a cure, il n'y tient plus, c'est une légende trop longtemps contenue. On ne sait jamais, un auditeur de confiance un jour, moi maintenant, qui sait, pourrait éclairer cette tragédie des origines, lui dire enfin pourquoi. Nous élaborons les plus belles constructions de pensée pour trouver un sens à ce fatras que sont les drames, et le fatras résiste à toute logique. Le malheur surgit et l'on croit d'abord voir, sous l'effet de la révolte qu'il inspire, une compréhension se dessiner. Et puis, c'est l'abattement devant ce qui, définitivement, n'a pas même la clarté d'une farce. Antoine continue la psychanalyse commencée il y a des années. Des années de confidences qui soulagent un peu sur le moment, mais aucun progrès. Il est toujours sous médicaments, toujours inconsolable. Alors il saisit l'occasion de bénéficier enfin d'une oreille bienveillante. « Ma femme était avec ma mère en train de faire les cochonnailles... » commence Antoine. Et j'apprends qu'il se maria avec une femme nommée Catherine, j'apprends qu'il eut un fils, j'apprends comment mourut le premier enfant d'Antoine et de Catherine. « Et c'est à partir de là que tout est parti en malheur. »

     

    Malvoisie. Roman en cours d'écriture.

  • 3841

    Un indice pour reconnaître un vrai professionnel, quel que soit son domaine de compétence : il est indulgent avec les amateurs.

  • 3840

    Il accumulait tellement d'emmerdes qu'on l'appelait le pépiniériste. Celui qui connaît tous les les pépins.

  • 3839

    Pour rehausser mon écran d'ordinateur, je l'ai posé sur deux tomes de « Histoire générale des littératures » et quand j'ai besoin d'un détail sur un genre, l'écrivain d'un pays, je vais sur Wikipedia. Je ne sais comment mieux illustrer le triomphe du numérique sur le papier. Et n'allez pas croire que ça me réjouisse.

  • 3838

    Hier soir, une amie, lectrice par ailleurs de mes romans, me faisait un retour de sa découverte de "J'habitais Roanne", un texte hybride, entre érudition un peu obsessionnelle et autobiographie, publié en 2011. L'originalité de son retour est qu'il est un enregistrement vidéo. Elle lit les passages, commente, évoque... c'est troublant, agréable, intime et efficace (les passages défilent sous mes yeux, en même temps que la voix discourt, bel effet de présence et de plongée dans le texte). Le premier passage qui l'a bouleversée, parce qu'il lui a rappelé une expérience personnelle, est celui qui suit. L'écoutant, je me suis dit que je pouvais opportunément en faire l'objet de mon billet du jour. Alors voici :

    "Au collège, les garçons étaient grossiers, les filles inaccessibles. J'appris un nouveau vocabulaire et je découvris, au milieu de foules d'enfants qui dépassaient mes capacités de compréhension, l'amour, l'amitié, la lutte contre les plus forts pour l'honneur, et surtout le racisme. Une conception du monde tellement éloignée de celle qu'on m'avait enseignée que, la première fois que j'y fus confronté, je ne compris rien à sa manifestation et ne la reconnus donc pas. Il y avait dans ma classe une fille plus brune sans doute que les autres, dont le nom sonnait différemment aussi. Mon peu de fréquentation du genre humain ne m'avait pas averti que ces nuances avaient la moindre importance. Des garçons, à côté de moi, plus précoces, mieux renseignés par leurs parents, le savaient, eux. Dès le premier cours, ils commencèrent à lui donner de petits coups de stylo dans le dos, à l'agacer, caressant ses cheveux dans une parodie obscène de séduction, l'appelant avec une vulgarité inouïe. Elle ne se retournait qu'à demi, les suppliait, ce qui redoublait leur cruauté. Ahuri par une telle obstination dans la méchanceté gratuite, je leur demandai moi, d'arrêter. Plus étonnés que convaincus, ils obéirent. L'un d'eux (je me souviens de ton nom, toi, quel homme es-tu devenu ?), souligna son regret d'avoir à cesser de si bien s'amuser, par ces mots : « on va pas être gentils avec ces gens-là ». Ces gens-là. Ces gens-là ? Mais de quoi parlait-il ? Je ne comprenais pas le sens de cette formule. Qui étaient ces gens-là ? La fille me semblait surtout très jolie. Comment pouvait-on vouloir du mal à une jolie fille ; à une fille même seulement, cette humanité fascinante ? C'était hors de mes possibilités d'analyse."

  • 3837

    Émission scientifique sur arte qui décrit comment le gras et le sucre, en plus d'être nuisibles à la chair, sont dommageables pour l'intelligence : par effets indirects, ils favorisent la destruction des neurones. Je comprends enfin pourquoi et comment le génie d'Orson Welles a décliné (vous avez cru que j'allais parler de moi?)

  • 3836

    C'est une notion bien connue qui resterait abstraite si la vie ne s'occupait de l'incarner : nos décisions ne nous appartiennent pas. On se donne l'illusion du choix tandis que s'imposent en réalité les circonstances et le contexte, le milieu, l'âge, les contraintes sociales. On ne peut donc pas dire qu'Antoine ait choisi de rester à la ferme pour aider les parents. « Écoutez, moi… je remonte aux Janots », répondit-il finalement, le lendemain, à son patron. L'autre était dépité, il s'était convaincu de voir en lui un successeur, Antoine était l'homme qu'il lui fallait. « Tu te rends compte de ce que tu rates, là ? » Tortillant sa casquette devant le maraîcher étonné, il s'excusa « Je vois bien que ça vous contrarie, mais il y a la ferme et mes parents y arrivent plus. Ils ont besoin de moi... », il ne précisa pas : Entre mon père et ma mère, ça va pas, faut que je sois là, sinon ça va tourner au venin. Il ne dit rien parce que ça ne concernait personne en dehors du trio de la bastide. Ça ne concernait personne, ces moments furieux où le père et la mère tonnaient en Occitan, en Occitan parce que les contours du Français dénervent la colère, ça ne regardait qu'Antoine et sa mère, ce moment où il l'embrassa puissamment pour la retenir de se jeter dans l'oubli noir d'un étang. Elle s'était enfoncée à mi-corps, soulevant de gros remous de vase, la jupe gonflée autour de ses pas décidés, désirait franchement la noyade, quand il sauta dans l'eau pour la retenir, supporta ses coups, sa rage et ses pleurs, la hâla de toute sa jeune force pour la ramener sur la berge, alors qu'elle protestait « Laisse-moi, Antoine, j'en peux plus, j'en peux plus, faut que ça finisse, laisse-moi ! » Étendus sur l'herbe, sales, ils reprirent leur souffle. Péniblement, parce que les sanglots coupaient la respiration, parce qu'une peur résiduelle amoindrissait l'oxygène. Ils revinrent à la ferme et se changèrent en silence, à petits gestes somnambules, en priant pour que Marius ne rentre pas. Antoine et sa mère restèrent sur cela à jamais muets, n'évoquèrent pas l'incident, même entre eux. Des regards baissés, parfois, laissaient à leur place, dire combien c'était douloureux et sombre, combien ça les tenaillait, là. Marius n'apprit jamais que son fils, un jour, avait sauvé sa femme. La sœur d'Antoine, elle-même, n'en sut rien. Ce qu'elle comprit — tardivement — ce fut le sacrifice de son frère, les ambitions qui lui étaient autorisées et auxquelles il renonça brusquement, après une seule nuit de réflexion. Cela pesa sur les années suivantes, cela pesa sur tout, selon Antoine. Vu depuis Sarrebourg, où sa sœur avait été mutée et fréquenterait un lorrain qui deviendrait son mari, Antoine suivait en toute logique l'exemple paternel. Aucun drame là-dessous. Le destin est constitué de ces innombrables ajustements de trajectoire. Il repensera souvent à cette décision comme à une connerie. Ce mot résumant tout ce qu'il y a à en penser.

     

    Extrait de "Malvoisie". Roman en cours d'écriture.

  • 3835

    Que le chauffeur de bus soit aussi un excellent contorsionniste n'apportait rien, le patron avait le regret de le dire. Même, il faisait peur aux enfants quand il conduisait le car scolaire la tête entre les cuisses et les bras derrière les genoux. De plus, l'autre jour, il était resté coincé dans cette position et là, franchement, ce n'était plus possible.

  • 3834

    Et en fait, le fond du débat, c'est qu'on dit chloroquine dans le sud et pain au chlore dans le nord.

  • 3833

    Quand je travaillais sur "Martin Sourire", j'ai été, comme tous ceux qui ont abordé cette figure, fasciné par Marie-Antoinette. Et j'avais un peu atténué la frivolité de son portrait par plusieurs rappels : la dignité de sa mort, son amour tragique pour ses enfants, et son amour pour Axel de Fersen. En voici une que je ne suis pas parvenu à détester, non plus que son pauvre mari, non plus que la plupart des personnages qui traversèrent ce temps. A qui, aujourd'hui, devons-nous appliquer la même bienveillance, tandis que leurs actes publics nous révoltent ? Seront-ils eux aussi rachetés par un amour caché et malheureux ?

  • 3832

    Ce samedi, 13 juin, j'ai le plaisir et le grand honneur d'être l'invité de la librairie "Un monde à soi", à Roanne, à l'occasion de la journée des libraires indépendants.

    J'y serai présent de 10h à 12h30 et de 14h à 18 h. Sous mon masque, je sourirai, et d'une main désinfectée et preste, j'aurai le plaisir de vous dédicacer mon dernier roman : "Noir Canicule", paru juste avant le confinement (quel timing !) chez Phébus.

    Merci à Valérie, à Alexandre et David, la belle équipe !