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Sarko et moi

  • Docteur ?...

    Je ne sais pas si ça a un rapport, mais j'écoutais Copé à la radio et je me suis mis à saigner du nez.

  • Soyons tolérants

    Non mais ne rigolez pas. Pour eux, ce sont des moments plein de gravité et de drame : « Au revoir », « Je vous demande de vous arrêter », « le bruit et les odeurs », « au karsher », « le pain au chocolat », etc. Nous, on trouve ça débile, mais je vous assure, ils y mettent tout leur cœur. Faut pas se moquer comme ça, c'est pas gentil.

  • Pour rire

    Les militants de l'UMP s'expriment à 53 % pour le retour de Sarkozy aux affaires. Les humoristes, amuseurs, guignols, bouffons et imitateurs sont 96% à formuler le même vœu.

  • Les enfants prodigues

    Je l'ai toujours défendue auprès de ma douce, quand la discussion approche les clivages politiques : je sais qu'il y a une droite fréquentable, humaniste, digne. Avec celle-là, je veux bien débattre, je veux qu'elle existe, elle est nécessaire à la réflexion. Hier matin j'entends ses ténors : « Dérive droitière », « recomposition » ; ils s'en reviennent tout penaud de leur escapade désastreuse sur les terres brunes. Je suis tenté de leur dire : « Bon retour dans le giron de la République et de la Démocratie, bienvenue, nous sommes heureux de vous revoir. » Mais aussi, me dis-je avec un frisson, si la « stratégie de Grenoble » avait fonctionné, auraient-ils soudain les mêmes scrupules  Où en serait-on aujourd'hui ? Quel crédit donner à une pensée qui s'acclimate si bien de ce qui peut la tuer ?

  • Signature aujourd'hui

    Cet après-midi, signature de « J'habitais Roanne », le livre boycotté par le premier hebdomadaire de ma région (phrase absconse, j'y reviendrai), à l'espace culturel Leclerc, à partir de 16 heures. Merci à tous ceux qui sont venus me témoigner leur soutien, à tous ceux qui ont déjà lu et aimé ce livre, à tous ceux qui viendront pour montrer qu'on peut respirer encore à travers le bâillon.

  • Apartheid

    A l'accueil de ce musée que je connais bien, un couple de retraités se présente. Le monsieur tient un caniche sous le bras. Le garçon à l'accueil a des consignes strictes : les chiens sont interdits dans les salles. Scandale des touristes, réponse aimable du fonctionnaire. Ils insistent, il tente d'expliquer. Enfin, le couple abandonne mais madame glisse une phrase triomphante avant d'abandonner le terrain : « En plus, je suis sûr que les étrangers peuvent entrer, eux. » Le petit caniche était tout blanc.

  • Dans la nature aussi

    Par crainte de se faire écraser, la coccinelle emprunta au samouraï sa formidable cuirasse et se transforma en cafard. La peur enlaidit tout.

  • L'élite

    L'antisarkozysme est donc, selon la communication du président-candidat, une invention de l'élite parisienne, élite intellectuelle ignorante des difficultés des vrais français. Et bien en effet, je peux témoigner de l'ignoble entreprise de déstabilisation de ces fichus gauchistes, jusque dans nos campagnes. Car ils envoient des agents déguisés dans toute la France ! Pas plus tard que la semaine dernière, j'étais dans le car qui me ramenait chez moi. Je lisais un bouquin (et oui, et voilà...), mais j'écoutais la conversation engagée entre un membre de l'élite parisienne déguisé en chauffeur de bus et un autre membre de l'élite parisienne déguisé en dame âgée avec un accent portugais. On voyait bien qu'il s'agissait d'agents de la cinquième colonne bobo parce qu'ils n'en finissaient pas de taper sur notre président et de souhaiter son départ, avec des termes éloquents, voire un peu grossiers. C'est pas des gens du peuple qui auraient parlé comme ça. Sûrement pas. On voyait bien le bagage théorique de ceux qui n'ont à faire que lire toute la journée. Saloperie d'élite parisienne !

  • Proverbes de 2004

    Titre étrange. Je m'explique :

    Plongé complètement dans l'écriture de mon prochain opus (parce qu'une échéance nouvelle s'impose à moi : juillet 2012), je découvre soudain que je n'ai rien préparé pour les chroniques des prochains jours. Il se trouve que la veille, à la recherche d'autre chose, j'étais tombé sur un dossier "blog" qui date du Kronix effacé d'autrefois. A l'époque, en septembre 2004, entre deux avertissements anti-sarkozistes (oui), je m'adonnais à l'humour. Il y avait les fiches zoologiques du Dr Coolidge qui me valaient des statistiques de fréquenation assez mirobolantes et des nouvelles, des liens sur l'actualité du web, etc. Comme il s'agit de sorties papier exécutées avant le sabordage, j'ai la flemme de tout retaper, mais les proverbes que j'inventais ont l'avantage d'être courts. Alors, je les repêche et en voici quelques uns (dans ces exemples, ce sont des montages. J'appelais ça des proverbes hybrides) :

    Oeil pour oeil, deux borgnes.


    Qui vole un oeuf, récolte la tempête


    Les grandes douleurs ne font pas le moine


    Qui ne risque rien rira le dernier


    Un homme averti ne fait pas le printemps

  • Vie minuscule

    Je relis la note des courses : ce n'est pas la mienne ! Je regarde autour de moi : je ne suis pas dans le bon supermarché et d'ailleurs, me souviens-je, je ne vais jamais dans les supermarchés. Je paie cependant, un peu abasourdi, et je fonce vers le parking de cette ville que je ne connais pas, poussant devant moi un caddie plein de fournitures pour la robinetterie, moi qui ne suis pas bricoleur. A côté du véhicule patiente une femme inconnue, une petite dame replète, un peu vulgaire, avec des cheveux trop rouges et un accent parigot, qui me houspille et nous rejoignons une grosse maison à la décoration déplorable. Je découvre que j'ai beaucoup de grands enfants qui m'appellent pour me demander de l'argent, qu'il n'y a pas de vin à table et que mes analyses ont révélé un affreux cancer du colon. A la fin d'une journée terriblement ennuyeuse, je reçois un diplôme : « Félicitations. Vous avez vécu une journée de Nicolas Sarkozy en 2040. »

  • Carré

    Politique courageux, il avait décidé de dire tout haut ce que son électorat pensait tout haut.

  • L'émission qui vous voeux du bien

    Je n'ai pas pu résister à vous retranscrire ci-dessous les voeux de l'équipe de l'émission "Là-bas si j'y suis" de Daniel Mermet (France Inter chaque jour à 15 heures). Décidément trop délicieux pour les garder aux quelques abonnés de leur news letter, comme on dit.

    "Merci chers Auditeurs Modestes et Géniaux, grâce à vous, Là-bas se porte bien, et même très bien, selon la dernière enquête Médiamétrie, l’émission vient de battre un record d’audience historique, avec 145 000 auditeurs nouveaux en un an, vous êtes au total 558 000 à embarquer chaque jour pour Là-bas à 15 heures, merci à vous tous !

    Toujours amicale, la direction de France Inter n’a pas manqué de féliciter chaleureusement  toute l’équipe pour les prouesses de la réalisation, la qualité des reportages, pour l’esprit critique et l’indépendance de notre ligne éditoriale « Depuis vingt ans, vous dénoncez l’emprise  de la dictature financière, aujourd’hui l’histoire vous donne tragiquement  raison, vous êtes l’honneur de cette maison ». Les applaudissements n’en finissaient pas, toute l’équipe était émue, les confrères surtout, avaient tenu à venir nous saluer, bravo, merci,  c’est Bourdieu qui avait raison, vive Noam Chomsky ! Vive Frédéric Lordon ! Vive les ouvrières de Moulinex ! A bas le Parti de la Presse et de l’Argent ! Têtes baissées, certains même à genoux, venaient dire à quel point ils s’étaient gravement fourvoyés. Nous les avons rassurés, pas de chasse aux sorcières, pas d’épuration, pas de camp de rééducation.

    Les résistants de la 25eme heure faisaient assaut de zèle. Alexandre Adler hurlait qu’on fusille Alain Minc sur le champ !  Pour Jean-Marc Sylvestre, déchaîné, c’est tous ceux du Fouquet’s qu’il fallait guillotiner sans jugement. Tout modeste, Martin Bouygues nous offrait les clés de TF1 « en vue de la re-nationalisation », disait-il, ajoutant, la main sur le cœur : « Non pasaran ! ».

    Tandis que, le poing levé, David Pujadas et Jean-Michel Apathie entonnaient l’Internationale,  personne n’avait remarqué, par une porte dérobée, le directeur de France Inter  s’éloignant  sur une simple mobylette avec sa  guitare sur le dos, après avoir laissé à son assistante un message pour dire qu’il  reprenait  son honnête  chemin de chansonnier  et qu’il était inutile de tenter de le faire revenir.

    Un vœu qui fut rigoureusement respecté."

  • La Seine était rouge

    Il semble que le temps est venu pour les hommes de bonne volonté d'évoquer ce sinistre anniversaire. La France qui s'autoflagelle, vomie par notre futur ex-Kayser, est juste celle qui l'aime dans sa droiture et sa générosité, mais la déteste quand elle tue et et se couvre de honte.

    Le site Mediapart rappelle qu'au lendemain de la tragédie du 17 octobre 1961, Kateb Yacine (1929-1989), immense poète algérien, s'adressait à nous tous, le peuple français :

    Peuple français, tu as tout vu
    Oui, tout vu de tes propres yeux.
    Tu as vu notre sang couler
    Tu as vu la police
    Assommer les manifestants
    Et les jeter dans la Seine.
    La Seine rougissante
    N'a pas cessé les jours suivants
    De vomir à la face
    Du peuple de la Commune
    Ces corps martyrisés
    Qui rappelaient aux Parisiens
    Leurs propres révolutions
    Leur propre résistance.
    Peuple français, tu as tout vu,
    Oui, tout vu de tes propres yeux,
    Et maintenant vas-tu parler ?
    Et maintenant vas-tu te taire ?

    A lire aussi, le livre de Leïla Sebbar : La Seine était rouge, Paris Octobre 1961 (Thierry Magnier, 1999 ; Babel, Actes Sud, 2009),

  • Sus aux oisifs

    Les autorités commencèrent à trouver très exagéré que les hommes puissent se permettre de ne rien faire pendant tout l'hiver. On mit sur pied une religion qui exigeait qu'on dressât des menhirs. Des gros menhirs, de quoi occuper toutes les périodes d'oisiveté.

    ***


    Les autorités commencèrent à trouver très exagéré que les hommes puissent se permettre de ne rien faire pendant que le Nil inondait les champs. On mit sur pied une religion qui exigeait qu'on élevât des pyramides. Des grosses pyramides, de quoi occuper toutes les périodes d'oisiveté.

    ***


    Les autorités commencèrent à trouver très exagéré que les hommes puissent se permettre de ne rien faire pendant leur chômage. On mit sur pied une politique qui exigeait qu'on subisse des emmerdements. Des gros emmerdements, de quoi pourrir toutes les périodes d'oisiveté.

  • In memoriam

    « On a fait semblant de croire qu'en mutualisant les risques on les faisait disparaître. On a laissé les banques spéculer sur les marchés au lieu de faire leur métier qui est de mobiliser l'épargne au profit du développement économique et d'analyser le risque du crédit. On a financé le spéculateur plutôt que l'entrepreneur. On a laissé sans aucun contrôle les agences de notation et les fonds spéculatifs. On a obligé les entreprises, les banques, les compagnies d'assurance à inscrire leurs actifs dans leurs comptes aux prix du marché qui montent et qui descendent au gré de la spéculation. On a soumis les banques à des règles comptables qui ne fournissent aucune garantie sur la bonne gestion des risques mais qui, en cas de crise, contribuent à aggraver la situation au lieu d'amortir le choc. C'était une folie dont le prix se paie aujourd'hui ! »

    N. Sarkozy en 2008. Quel visionnaire, ce Nicolas, il avait tout compris. Ben oui, mais alors...? S'il avait tout compris, que n'a-t-il donc rien fait ?

  • Pas compliqué

    Sarko se cultive donc. J'ai peur qu'il tombe, ce faisant, sur ce texte par lequel Louis XIII, désireux d'éradiquer la pauvreté, commande qu'on enferme les mendiants. C'est le genre d'idée simple qui pourrait séduire notre monarque.

  • Ostrakon-z-un peu

    Prenez 1 h 30 et faites plaisir à vos neurones. Plein de choses à revoir, après l'enthousiasme d'une première écoute, mais au moins, une conférence qui a le mérite de concentrer la réflexion sur certaines évidences... trop évidentes. Il sera question d'élection, de vote blanc, de démocratie athénienne. Et surtout de tirage au sort. Comment ? un président tiré au sort ? Ben oui. Suivez la démonstration.

  • L'autre discours

    Le début du dscours de Raymond Aubrac, ce 14 juillet, pendant que l'autre s'enivrait de flonsflons.

    "Depuis bientôt un an, les plus hautes autorités de l'Etat s'acharnent à dresser les citoyens les uns contre les autres. Elles ont successivement jeté à la vindicte publique les Roms et les gens du voyage, les Français d'origine étrangère, les habitants des quartiers populaires, les chômeurs et précaires qualifiés d'«assistés»... Elles ont ressorti le vieux mensonge d'une immigration délinquante, elles pratiquent la politique de la peur et de la stigmatisation.

    Nous avons manifesté le 4 septembre 2010, dans toute la France, contre ce dévoiement de la République. Aujourd'hui, chacun mesure la terrible responsabilité de ceux qui ont donné un label de respectabilité aux idées d'extrême droite, à la xénophobie, à la haine et au rejet de l'autre. De dérapages verbaux en pseudo-débats, de crispations identitaires en reculs sociaux, la voie a été grande ouverte à une crise démocratique encore plus grave que celle du 21 avril 2002."

     

    Vous trouverez la suite sur beaucoup de sites d'information, dont Mediapart, par exemple.

  • La reconquête

    Il est bien bon, notre président. Le voici qui se cultive, on nous le claironne à tout va, grâce à sa Carla. Devait être un peu honteux d'être toujours à la remorque question culture, de s'entendre dire à tout bout de champ (enfin, d'entendre les autres penser très fort tout le temps : "Oui, mais Mitterrand, sa culture..."). Du coup, dîne avec des philosophes et des écrivains, se met à lire Camus. Se tape des dizaines de films par mois, et du sérieux : du Dreyer, du Welles, tout ça. Se présidentialise, quoi. On est content pour lui. 170% d'augmentation sur son salaire pour passer ses soirées devant son home cinéma tandis que le pays sombre, ça ne manque pas de panache. Aurait pu y penser avant ; aurait pu se cultiver d'abord, histoire de saisir une certaine douleur du monde, d'apprendre la compassion par exemple. La culture aurait pu le sauver, et peut-être, aurait évité notre damnation. Pour 2012, laissons-lui du temps pour parfaire sa nouvelle culture. Va lui en falloir.

  • Sale climat dans le pays

    Les Français (quels Français ?) ne se sentent plus chez eux (c'est quoi, « chez eux » ?). De raffarinades en zemmourages, épaulées par une télévision abrutissante et terroriste, les élites politiques au pouvoir depuis moins de dix ans (moins de dix ans ! Dévastation fulgurante !) ont dévalué la République, ses principes et sa  capacité de cohésion. Le gouvernement désigne avec acharnement ceux dont il faut avoir peur, et la stigmatisation, au lieu de prendre le pas devant l'imminence du danger fasciste, s'accélère. Le bouc émissaire est nommé. Celui-là, inutile de lui faire porter de signe distinctif : les bons Français, ceux qui tremblent devant leur télé depuis le fond de leur campagne, sauront le reconnaître. Le reste est affaire de temps. Désormais, les Sarkozy, Zemmour, Finkielkraut et Guéant, les Hortefeux et consorts, rejoindront les pages noires de l'Histoire, et les générations futures auront des comptes à leur demander. Ils ne seront plus là, sans doute, épargnés du chaos qu'ils auront engendré et peut-être même auront-ils rejoint l'innommable pour s'en protéger. Ceux qui restent paieront l'ardoise.
    Sale climat dans le pays.