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Ciel rongé de nuit

Insensiblement, la couleur du ciel se dégrada. Le bleu presque blanc des heures caniculaires vira à l'outremer et à l'indigo, par place. Chaque aube trouvait le jour plus dilué, et le fond de la nuit rongeait sa voûte comme une lèpre. Un jour -mais était-ce encore un jour ?- le soleil déroula sa course sur une étoffe de nuit éclaboussée d'étoiles minuscules. Ses rayons ne réchauffaient plus rien. Le crépuscule nuança l'éther d'un noir plus mat et sans astres. Le soleil ne reparut pas. Il se fit un froid sidéral. Ne restait plus qu'à compter les minutes qui nous séparaient de la pétrification. Nous nous serrâmes dans les bras les uns des autres, sans prendre garde à qui nous embrassions ainsi. Au dessus de nous, l'immensité nous gagnait, et son pouvoir rédempteur. Il n'y eut plus de bien ni de mal, tout ne serait désormais que nuances surhumaines. Nos regards échangés se muèrent en vitrail.

Commentaires

  • Et sous l'imposante puissance de la nature et de ses astres, les hommes ne se soucièrent plus de ceux qu'ils enlaçaient. Ainsi sur la différence, la nuit se fit enfin.

  • Joli ! Bravo JW. Vraiment. Et merci.

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