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Dans un petit village italien, un minuscule comptable passait dans les rues sans soulever l'intérêt, n'adressant la parole à ses congénères que pour dire bonjour. Lors de son décès, on découvrit qu'il était extraordinairement riche et sans héritier. Ses rapports avec ses voisins et les autres citoyens étant déplorables, on s'étonna de découvrir dans son testament son souhait de léguer sa fortune à la fanfare du village. A une condition : chaque année, à la date anniversaire de sa mort, la minable fanfare devait se rendre sur sa tombe et jouer à la perfection une œuvre classique, choisie par lui, et particulièrement inaccessible à autre chose qu'à un orchestre symphonique de niveau international. Un huissier, assisté d'un critique professionnel, devait assister à la prestation et déterminer si, oui ou non, la fanfare méritait l'héritage. Le défi insurmontable se soldait systématiquement par l'embarras du critique et la sanction sans appel de l'huissier : « Pas cette fois. Vous avez un an pour répéter. »
Cela se passait dans les années 60. Je ne sais pas si la fanfare essaie encore aujourd'hui, mais j'imagine le sourire enterré du vieux misanthrope, définitivement vengé des dissonances infligées par la fanfare, sa vie entière.

Commentaires

  • Retour de lecture de"Martin". Marie-Antoinette, pour moi, c'est un film de Sofia Coppola. C'est vous dire mes connaissances en Histoire. Et là non seulement j'ai appris, mais j'y étais. A Versailles, à Paris. Ecriture incarnée disait-on à propos de "L'affaire des vivants", première claque. Et avec "Martin" je tends volontiers l'autre joue! Le finale bien sûr, mais la scène de la pendaison au début est terrible. Et ce "sourire", troublant. Et la présence du livre dans vos livres, aussi. Même si je suis passé à côté des "Nefs"(je me promets d'y replonger), merci à nouveau. Et longue vie à vos mots!

  • Merci à vous, cher Jacques. Merci de me faire ce retour, qui rassure. Ces derniers temps, heureusement, un certain nombre de lecteurs ont eu l'obligeance que vous venez d'avoir et m'ont dit leur plaisir. Et comme j'en ai besoin ! Vous n'imaginez pas. Merci, donc, vraiment. Pour "Les Nefs", il y a une résistance liée aux habitudes de lectures. Il faut accepter de prendre le temps, de plonger en se laissant aller. Pour certains, il faut plus de cent pages pour y parvenir (donc, beaucoup de courage) mais on m'assure qu'après ce cap, impossible de lâcher le livre, jusqu'au bout. Je ne peux rien promettre pour vous, mais je vous suis reconnaissant d'avoir au moins essayé. Et puis, si décidément ça ne marche pas, laissez tomber. Il y a tant de merveilles littéraires par ailleurs, ce serait dommage de se priver. Merci encore et bonne journée.

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