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    J'écoute à travers les cloisons une conversation entre ma douce et une amie. Et puis, l'amie se met à chanter. Juste au moment où je tente de retrouver la mélodie d'une autre chanson. La voix de l'amie parasite la mienne, intérieure, et je m'enfonce plus loin dans la maison pour ne plus l'entendre. Je suis dans une pièce minuscule, encore en chantier. La voix importune, quoique affaiblie, me poursuit. Je décide de sortir. Un paysage hybride mêlant éléments de ville et de campagne s'ouvre devant moi. C'est le crépuscule. Il y a des nappes ambrées derrière les collines. Depuis ma gauche, des chapelets de boules ignées sont éjectés par des canons invisibles et silencieux, tracent une courbe dans le ciel chargé de nuées sombres, et percutent des fermes, des pylônes électriques. A chaque impact du bombardement, se déploie un incendie. Les foyers se multiplient, se rejoignent, finissent par occuper tout la plaine, et les flammes gagnent la ville. Je dois rejoindre la maison, et ma douce que j'ai abandonnée pour cette histoire de chanson. J'aborde l'asphalte. Un phénomène étrange se produit : la surface de goudron est recouverte d'une pellicule d'eau qui frémit et ondoie comme sous l'effet d'une averse, mais il n'y a aucune pluie. Seulement la ville qui à son tour s'embrase. La ville est déserte mais une clameur terrifiée monte des rues. Je me réveille.