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une collection de rêves

  • 3818

    La deuxième fois qu'une femme m'a déçu, j'avais peut-être une vingtaine d'années. Elle descendait un escalier greffé à un immeuble, sans me voir. On se retrouve en bas, où je l'attends. Je ne veux pas l'aborder, juste la regarder parce qu'elle est très jolie et que, de tout son corps, rayonne une sensualité difficile à ignorer. Comme elle approche, je reconnais son visage : nous étions voisins dans le train, il n'y a pas si longtemps. Pendant tout le voyage, nous avions discuté agréablement. Je ne me souviens pas précisément de notre échange, mais j'en garde une impression de plaisir où, là aussi, entrait de la sensualité. Cela me donne un prétexte pour engager la conversation. Je lui dis bonjour, elle me dit t'es qui connard et je me réveille. Très désappointé.

  • 3808

    Pourquoi n'y ai-je pas pensé plus tôt ? voici ce que je dois faire ! j'ai tous les éléments, un dossier élaboré sur des années. L'histoire de cet allemand qui a changé d'identité en profitant du chaos de la guerre et s'est réinventé une vie. Mais oui ! Et là, je me réveille. Dans un état second, je réfléchis au sujet de roman que le rêve m'a rappelé, pour réaliser progressivement que je n'ai jamais eu le moindre dossier sur un tel personnage, que ce n'était qu'une illusion fabriquée dans mon sommeil. Soudain, ma douce entre dans le bureau, le visage crispé, elle est au bord des larmes. Il s'est passé quelque chose de grave. Et là, je me réveille. Pour de bon cette fois. Dans mon lit. Normal.

  • 3649

    J'écoute à travers les cloisons une conversation entre ma douce et une amie. Et puis, l'amie se met à chanter. Juste au moment où je tente de retrouver la mélodie d'une autre chanson. La voix de l'amie parasite la mienne, intérieure, et je m'enfonce plus loin dans la maison pour ne plus l'entendre. Je suis dans une pièce minuscule, encore en chantier. La voix importune, quoique affaiblie, me poursuit. Je décide de sortir. Un paysage hybride mêlant éléments de ville et de campagne s'ouvre devant moi. C'est le crépuscule. Il y a des nappes ambrées derrière les collines. Depuis ma gauche, des chapelets de boules ignées sont éjectés par des canons invisibles et silencieux, tracent une courbe dans le ciel chargé de nuées sombres, et percutent des fermes, des pylônes électriques. A chaque impact du bombardement, se déploie un incendie. Les foyers se multiplient, se rejoignent, finissent par occuper tout la plaine, et les flammes gagnent la ville. Je dois rejoindre la maison, et ma douce que j'ai abandonnée pour cette histoire de chanson. J'aborde l'asphalte. Un phénomène étrange se produit : la surface de goudron est recouverte d'une pellicule d'eau qui frémit et ondoie comme sous l'effet d'une averse, mais il n'y a aucune pluie. Seulement la ville qui à son tour s'embrase. La ville est déserte mais une clameur terrifiée monte des rues. Je me réveille.

  • 3529

    La maison est ouverte largement sur la campagne environnante, qui s'invite par de franches coulées de lumière. À l'intérieur, pourtant, il fait assez sombre. Sur la table, couverte d'une toile cirée fuchsia, je commence un rituel d'exorcisme, car une présence sinistre hante les lieux. Tandis que je pose sur la toile cirée une racine de gingembre qui ressemble fichtrement à une mandragore, je profère des incantations que j'improvise. Et je sens bien que ce galimatias, ces litanies grotesques ne vont pas fonctionner. La présence hostile ne semble guère impressionnée par mon jeu. Il me semble d'ailleurs que plus je poursuis mon absurde logorrhée, plus je renforce la présence maléfique. Effaré par cet échec prévisible (et imminent), je suis projeté hors de mon cauchemar. Incapable de retrouver le sommeil, il me faut longtemps pour me débarrasser de la sensation affreuse d'avoir entraîné dans mon monde, et précisément à côté de moi dans le lit, l'odieuse présence que je combattais dans le monde des rêves.

  • 3507

    Je rêve que je suis en train de mourir. Il me semble être allongé sur le sol, regard perdu sur la canopée d'une forêt tropicale. Les feuillages sont des taches dentues qui s'imbriquent et menacent d'envahir tout mon champ de vision, moment que je devine signe de la fin. Je m'accroche à l'idée que, tant que j'aurai assez de mots pour dire cette nature, je vivrai encore. Je récite comme un mantra : « colibri, hibiscus, liane, orchidée, robinier, fougère arborescente... » et l'angoisse monte, car je sens le vocabulaire s'épuiser et la mort tirer doucement son linceul sur moi. Je me réveille une seconde avant l'obscurité totale.

  • 3205

    Planche 39.
    Extérieur nuit.
    1- La ruine d'un petit édifice envahi de ronces, au fond du parc. Tout près, le petit véhicule électrique qui a permis le transport. Au centre de la ruine, un puits, la grille qui le ferme est basculée. Renzo et Spathül balancent un cadavre dans le puits.
    2- Spathül se penche pour saisir le corps de la femme, resté par terre. Renzo ne bouge pas.
    3- Spathül : « Bon, alors, tu attends quoi ? »
    4- Renzo est bouleversé. Spathül se redresse, mains sur les hanches : « Quoi ? »
    5- Plan d'ensemble. Le puits, le corps de la femme, Renzo et Spathül. Spathül : « C'est comme ça, il faut t'y faire... » Renzo : « Monsieur... »
    6- Renzo se met à vomir. Spathül : « Eh ! tu me connais maintenant, non ? Tu sais de quoi je suis capable, à force d'écouter mon histoire. Quelle sensiblerie ! »
    7- Renzo, en pleurs : « Je comprends maintenant, ce qui reste, une fois la trace évaporée. » Spathül : « Ah ? »
    8- Renzo : « Je suis maudit ! A cause de vous, je suis maudit. Les mots sont incrustés en moi à jamais. Vous m'avez empoisonné l'esprit. Même si on brûle tout, votre histoire fait partie de ma chair. »
    9- Renzo s'agenouille, en pleurs. Spathül : « Ouais, bon. Aide-moi. »
    10- Renzo : « Non, j'en ai assez, c'est horrible ! » Spathül, se précipitant sur lui : « Hein ? »
    11- Spathül saisit Renzo par le col : « C'est ainsi que ça se termine, mon gars ! J'use le pouvoir jusqu'à sa dernière goutte. Cherche des rebelles autour de toi. Aucun qui me vaille. Je suis le dernier romantique. Aide-moi ou tu les rejoins. »

     

    Extrait du scénario d'une BD en cours de réalisation. Dessins Thibaut Mazoyer.

  • 2936

    Les loutres parties, un dragon en peluche tenta de rétablir l'électricité dans la vieille maison. Il toussait le malheureux, cela faisait peine.

    Je ne sais pas trop ce que Freud aurait fait d'un tel rêve.

  • 2544

    Elle me parle de l'actualité.
    Je lui parle de mes rêves.
    Deux sources égales d'étonnement.

  • Frontière du rêve

    L'orage cette nuit, un vaste marteau qui assomme la terre. La maison dans mon demi-sommeil, un cube compact, résistant sous la force de cette averse de plomb. L'idée vague d'un ensevelissement sous la poitrine noire d'un colosse absurde.

  • Un drame

    Le cauchemar, cette nuit : au travail, en préparant une exposition, je retourne la Joconde et... je déchire la toile (je sais, elle est peinte sur bois, mais j'y reviendrai). Le chef d’œuvre est irrémédiablement coupé en deux dans le sens de la longueur. Je suis atterré, effondré, inconsolable. Mes collègues, ma chef, sont aussi horrifiés que moi. Tout le monde est tellement accablé qu'aucun mot n'est échangé. Je tombe à genoux, la tête entre les mains, je me dis « C'est pas vrai, c’est un cauchemar ». Et puis je rentre chez moi à midi, toujours complètement désespéré. Il se trouve que je fais alors un stage d'escalade (!). L'exercice, avec des passages vertigineux et dangereux, me fait oublier un temps la catastrophe, mais dès que je retrouve le sol, ma maladresse me revient et je pense à toutes les implications qu'elle aura, dès que le monde saura. Je me réveille enfin, et avec quel soulagement !

    Dans mon rêve, détail amusant : à un moment, je réalise que la Joconde est peinte sur bois et qu'il est donc impossible que j'ai pu la déchirer ainsi. Et bien, c'est comme si la réalité construite du songe avait fait l'impasse là-dessus ; Ma réflexion au sein du rêve a été écartée pour que celui-ci se poursuive. Sinon, si j'avais insisté sur ce point, je crois que je me serais réveillé.

  • Une nuit

    Me voici dans un camp de prisonniers nord-coréens, et prisonnier moi-même, sans raison. Comprenant au bout d'un moment que je vais rester coincé ici à vie, pris de panique à cette idée, je frappe mes geôliers de toute la force de mes poings en hurlant : « Tuez moi, tuez moi ! ». Et je me réveille, au bord de l'asphyxie.

    C'est pour dire. Le genre de rêves.

  • Imagine

    Et l'on fit des bancs moelleux et longs pour que les clochards puissent y dormir, et les klaxons s'excusaient et chantaient pour demander le passage, et l'on vit des CRS jouer à la marelle avec des manifestants, et je me réveillai.

  • Matin difficile

    Dans son rêve, la fenêtre d'un autre s'ouvre sur sa cuisine. Il juge la décoration intérieure minable. Se réveille, se dit qu'il n'a vraiment aucun goût. Enfin, lui quand il était l'autre regardant par le fenêtre, mais après tout, qui est-il pour juger le goût d'un autre, même s'il est lui-même ? Tout ça est trop compliqué, il se recouche.

  • Foule sentimentale

    D'abord, il y a ce beau moment qu'on trouve sur le net (cliquer ICI). L'hymne à la joie. La sérénité du lieu, l'allant des musiciens, l'enthousiasme du public, l'étonnement, la joie, la joie partout. Beethoven sur toutes les lèvres, les enfants qui parodient le chef d'orchestre, les réactions saisies dans la foule. Un beau moment oui, vraiment. Et puis, passé le temps de l'émotion, le cynisme reprend ses droits. En tout cas sa fonction. Je ne suis pas coincé, pas bégueule ou blasé, non, j'aime être étonné, j'aime m'émerveiller, j'adore que la beauté et la générosité s'invitent comme ça, dans le quotidien des gens. Et justement. A la fin de la séquence, on s'aperçoit qu'il s'agit d'un événement festif organisé par une banque pour célébrer les 130 ans de sa fondation. On comprend alors la qualité de la réalisation, les trois ou quatre caméras placées stratégiquement, le professionnalisme du montage... l'orchestre, la mise en scène avec la petite fille au début. La foule autour était conquise, complice, joyeuse et émue. Je pense aussi que les musiciens ont, un instant, au paroxysme du crescendo, sincèrement joué pour le bonheur du public présent. Mais voilà, tout ça été rémunéré. Ben oui, qu'est-ce que tu crois mon Christian ? Qu'une formation de quarante musiciens plus les chœurs peut répéter, travailler, se produire dans la rue, juste pour la beauté du geste ? Que des techniciens, des cadreurs, réalisateurs, monteurs, preneurs de sons auraient comme ça, pour le fun, réalisé et diffusé à l'oeil autant de travail ? Tu crois que le monde c'est quoi ? Tu crois que la beauté se trouve où ? Elle est dispensée par les coffres de la banque, derrière les musiciens. La foule autour d'eux s'est sincèrement réjouie, elle a connu un intense moment de jubilation, de rêve. Mais le rêve a un coût ; C'est comme ça. On veut bien nous servir de la joie, mais il faut que ce soit rentable. Beethoven est recyclé par les marchands. Le bonheur du public à ce faux impromptu, l'émotion des internautes à la vision du clip, ce rêve de générosité, c'est à l'argent qu'on le doit. Je ne suis pas dépité, mais j'aimerais qu'un jour une banque par exemple, produise un tel spectacle sans s'afficher (même si c'est discret ici), vraiment pour le plaisir d'offrir de la joie, de la vraie, sans arrière-pensée, à nous autres, foule sentimentale qui a soif d'idéal, qui rêve d'étoiles, de voiles, que des choses pas commerciales.

  • Catherine Chanteloube à Riorges

    P1100729.JPGIl paraît que certains sont entrés en parlant haut, sans la moindre gêne. J'ignore comment c'est possible. Dès le seuil de l'exposition de Catherine Chanteloube au Château de Beaulieu, à Riorges, la beauté et la sérénité vous cueillent, elles vous imposent le silence qu'on doit au sacré. Le recueillement, mais dans le recueillement, une joie qui ne vous quitte pas. Là, des silhouettes d'oiseaux sont alignées sur un fil invisible, hirondelles brodées rassemblées contre un ciel de singalette pour une migration, mais pas pressées de partir. Car on est bien, ici, entourés de la bienveillance et de la générosité de l'artiste. Alors, on flâne sur les deux étages qu'a investi la sculpteure textile, on s'émerveille de l'appel à l'évasion d'« Aquaviva » grande pièce de tissu déroulée depuis le plafond, superposition élégante de formes qui évoque les reflets de l'eau, le miroitement du ciel, un ailleurs inexprimable (« Oh, un rêve ! » s'est exclamé une visiteuse en découvrant ce jeu d'ombres et de transparences), on voyage, on déambule entre les installations et dans son propre esprit. A l'étage, la promenade s'enrichit de la partition sonore de Jérôme Bodon-Clair, impeccable comme d'habitude. De longues pièces de tissu blanc descendent du plafond et sont arrimées au sol par des monticules de terres de couleurs différentes. Les totems hybrides, entre légèreté irréelle et gravité terrienne, font une ronde autour du visiteur qui entre dans le cercle. Et puis, après cette installation intitulée « terre douce », tout imprégné de splendeur, le visiteur est accueilli au coeur d'un nuage de pièces en suspension, une centaine de nautiles et d'ammonites flottent dans la pièce, la voix de la bande sonore sous-tend ce paysage onirique d'une nappe tout aussi suspendue, éthérée. Ici, me confie Claude, qui souhaite la bienvenue à chacun, des enfants ont pu se coucher et rêver, reprendre leur souffle, abandonner un temps leur armure martyrisée. Ils ont reçu un peu de cette générosité qu'offrent les sculptures textiles de Catherine Chanteloube. Et avec eux, l'adulte qui voudra bien laisser à la porte ses colères et ses peurs, aura grand bénéfice à entrer dans l'univers de cette artiste. Pour ses yeux, sa joie, son âme.

    Exposition Catherine Chanteloube, jusqu'au 24 juin, au Château de Beaulieu. Entrée libre.

  • Nuitamment 2

    Mon précieux ami Jean vient me chercher en voiture pour une lecture en public. Evidemment, je ne suis pas prêt. Il manœuvre un peu plus loin que l’endroit où je suis. Je découvre que Jean n’est plus à bord : la voiture dérive toute seule jusqu’à moi. Je m’installe à l’arrière où Jean me rejoint. Je lui dis en souriant, désignant le volant vide devant nous que c’est tout de même sa voiture (au réveil, je reviendrai sur cette image pour me souvenir que Jean n’a pas le permis. L’idée a été intégrée dans mon rêve de cette façon, je suppose.) Quoi qu’il en soit, et dans une ellipse propre aux rêves, nous nous retrouvons au seuil d’une maison censée être la mienne, ou une maison que je connais bien. Je dois y récupérer des vêtements car il fait froid, ou des documents pour la lecture que nous devons faire. J’entre. La maison est en chantier. Il y règne un désordre typique, mais rien de sombre : la lumière entre en plein, les murs détapissés sont clairs. Je déambule parmi les pièces, toutes dans le même état. Au fur et à mesure de mon exploration, je sens la peur monter en moi. J’entre dans une pièce, je sais qu’il y a quelqu’un, j’entends du bruit, je n’arrive pas à voir correctement ce qui se situe sur ma gauche. Je tourne la tête mais toujours une sorte d’angle mort échappe à ma curiosité. Le scénario se répète dans chaque endroit de la maison que je visite. Toujours, me parviennent les bruits d’une activité de chantier, ponçage, déplacements, sifflotements. J’ai peur, je sais que quelqu’un va surgir, c’est inévitable, je déteste ce genre d’irruption. Et puis, derrière un mur, je vois s’avancer une jambe, un homme. C’est mon père. Il est vêtu d’une chemise à manches courtes enfoncée à la Chirac dans un short bleu marine. Une tenue de chantier d’été. Je suis tellement heureux de le revoir. Il me sourit. Je lui demande comment ça va. Mes mains le tiennent aux épaules. Il me dit que tout va bien. J’insiste un peu, je veux savoir comment ça fait d’être de l’autre côté. Il prend un air vague, explique que le temps n’est pas le même. Ce faisant, j’ai le temps de l’observer de plus près et je vois son œil gauche étrangement aplati, blanc et mort sous l’interstice des paupières. Je veux lui demander s’il a eu mal quand il est « passé », mais je vois Jean et Dominique (un autre ami avec qui nous faisons des lectures publiques) sur le seuil et ne veux pas les faire trop attendre. Je ne me souviens pas avoir salué mon père, je suis déjà près de la sortie, je croise une femme qui vient visiter la maison, sans doute pour l’acheter. Elle m’est immédiatement antipathique. Je rejoins mes amis. Je me réveille. Je réalise que mon père est mort il y a neuf ans, à cette même période.

  • Nuitamment

    Une amie m'accompagne jusqu'à la salle de bains dans une maison que je ne connais pas. Elle me fait entrer. Dans la pièce, je regarde la cabine de douche, la baignoire... Je sens une hostilité, toute envie de me doucher me paraît absurde soudain. J'en suis convaincu, il y a quelque chose de dangereux ici, il faut que je sorte. Je me retourne, la porte a disparu. Il n'y a qu'un mur que je palpe en hurlant de peur. De l'autre côté, j'entends l'amie qui m'a accompagné tenter d'ouvrir la porte : « C'est bloqué » dit-elle, affolée par mon cri. Je hurle de toutes mes forces et me réveille enfin, le coeur cognant violemment.

    Je suis mort. Pas en train de mourir. Mort véritablement. Dans l'obscurité, je distingue une entité faite de lignes noires, une sorte d'assemblage de filets de plastique brûlé ou d'éclats d'obsidienne. L'entité cherche à m'enfoncer plus loin dans la mort. Il faudrait que je sois encore plus mort, apparemment. Je ne me débats pas, je ne suis qu'une ombre incertaine, je comprends que je m'éloigne du niveau où j'étais pour sombrer plus profondément dans les limbes de la mort. Je me réveille, en proie à une détresse inexprimable.

    C'est pour vous dire le genre de cauchemar que je fais.

  • Interprète, please

    Les loutres parties, un dragon en peluche tenta de rétablir l'électricité dans la vieille maison. Il toussait le malheureux, cela faisait peine.

    Je ne sais pas trop ce qu'aurait fait Freud d'un tel rêve.

  • La nuit des gambas

    Ma douce, horrifiée, arrache une bête vivante agrippée à sa chevelure. C'est une énorme crevette, qui remue et se défend entre ses doigts, elle sent immédiatement que ça grouille sur sa tête, elle se secoue : des dizaines de crevettes tombent par paquets au sol, c'est ignoble, elle hurle, se réveille enfin. Depuis quelques secondes, écoutant ses appels au secours, je tentais de l'apaiser, de lui dire en retenant mon rire : « elles sont parties, les crevettes », mais ma douce restait engluée dans son cauchemar. Enfin, tranquillisée, elle se rendort. Je peux revenir à l'émission d'arte sur les Monty Python, pas du tout dépaysé.

  • Au coeur des ténèbres

    A côté de moi, dès les premières minutes de sommeil, ma douce s'agite, murmure puis se met à articuler clairement : "Il est dangereux, il est dangereux". Habitué et amusé, je sais que je peux dans ces moments-là, poser des questions, et qu'on me répondra. "Qui est dangereux?" Sans hésiter, ma douce répond : "Ce président, il est dangereux, il est vraiment dangereux. Il faut l'arrêter."

    Je vous laisse deviner de quel président il peut s'agir et la profondeur de l'impact des sinistres actualités sur l'âme de ma chère compagne.