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Paranoïd Park

de Gus Van Sant

8a06e06a1910230146d98423006c1863.jpgOn a beaucoup glosé sur la capacité du réalisateur d'Elephant à explorer la psychologie de l'adolescence. Mais dans Elephant, la forme sophistiquée du récit établissait comme un exercice parallèle, presque manifeste, de l'argument dramatique qui lui servait de support.

Il m'a semblé que Paranoïd Park était la version affinée et aboutie -mais aussi finalement plus sincère- d'Elephant. La maîtrise formidable, l'élégance de la forme, sont à l'exact unisson du sujet et de l'interprétation. L'isolement cotonneux de l'adolescence est traduit par quantité de moyens formels (profondeur de champ, ralentis, bande-son, trucages...) qui sollicitent plus que les souvenirs : les sensations de ce temps de nos vies. Comment est-il perçu par les adolescents eux-mêmes ? J'ai entendu des rires gênés dans la salle, venus des rangs où s'étaient installés justement les clones des acteurs à l'écran, et quand les lumières de la salle se sont rallumées, quelques échanges décontenancés sur la morale douteuse de la fin (formatés comme ils sont, il leur fallait une résolution coutumière : l'arrestation du meurtrier. Car il s'agit accessoirement d'un polar). C'est une erreur de croire que Paranoïd Park est adressé à ce public.

 

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