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Ma deuxième vie

cb617a9e4955d8568398764e85122132.jpgJe m'emmerde sur second life ! Mais je m'emmerde !!!

Enfin, disons que je laisse ce soin à mon avatar.

Kargo Tae, que j'avais laissé pendant un an sans nouvelles, m'attendait, surhumainement patient, avec son débardeur, sa jeunesse, sa carrure, sa beauté androgyne (de dos, au premier plan de la photo -en gros, vous l'aurez compris, une antithèse), et s'est remis à arpenter les décors anguleux de Second Life dès la première sollicitation de souris. Pourquoi cette reprise ? Parce que, grâce aux conseils de Lorenzo Soccavo, j'ai appris que je pouvais rejoindre une communauté francophone : Gaïa. Nous voilà bien, nous voilà entre nous, entre francophones, entre gens du même monde qui peuvent se comprendre. Terrifiant, cette manie grégaire, même dans un monde virtuel où, a priori, aucune limite ne devrait être posée. Au lieu de ça, les internautes ont répliqué l'univers con qui les entoure dans la vraie vie : nudité interdite, armes interdites, terrains interdits, obligation de propreté, présence de l'argent, etc. Y a-t-il (y aura-t-il) une île anarchiste sur second life ? Je crains bien que non. Dire que la possibilité d'un monde virtuel était l'occasion de créer une belle utopie... La seule occasion même, puisque les utopies réelles se heurtent aux contingences réelles. Quelle limitation de l'esprit, quel manque d'imagination !

La même intolérance vis-à-vis de l'étranger est reproduite ici. Dès mon arrivée sur Gaïa, une accorte avatar(e) approche : "Hello", jusqu'ici tout va bien, je suis capable de saisir un dialogue, je réponds, dis que je m'emmerde, elle me répond "lol", ce que je comprends, puis suit un "pk ton pseudo ?" j'ose demander : "PK ? Pardon, en Français ça signifie ?", la jolie avatar(e), tellement abasourdie par mon inculture webesque, fait mine de s'évanouir, dans une posture façon dame aux camélias. "Ok", dit Kargo Tae, "Je vois que la tolérance pour ceux qui ne savent pas est la même dans les mondes virtuels que dans le nôtre. Salut" j'ai volé pour aller m'emmerder un peu plus loin.

J'en appelle à mes potes qui connaissent mieux que moi les modes de communication sur Second Life : vous n'auriez pas envie de créer un groupe anarchiste pour foutre un peu la zone dans leur monde parfait de merde ?

Commentaires

  • ...
    En même temps posons-nous une simple question, ici de rigueur :

    Mais qu'est-ce que tu fiches sur Second Life o_o ?

    Je serais d'avantage intéressé par une vague idée de ce que sont tes motivations d'aller sur Second Life, que par l'organisation (haha) d'un mouvement anarchiste dans cet univers.

  • Pourquoi n'y serais-je pas ? Hein ? Ah.

  • Euh, probablement que mon inculture va vous sembler crasse mais c'est quoi second life?

    Pour la chose, PK veut dire pourquoi mon Léo et je pense que la dite intolérante te demander d'où venait ton pseudo.

    On est vraiment.... enfin LOL...

  • En fait, j'avais compris le "PK", mais je voulais juste ne pas laisser passer cette facilité de langage clavier qui m'agace. Bref, ça ne lui coûtait rien d'expliquer. Quant à second life, c'est une immense plateforme de réalité virtuelle où tu crées un avatar, tu peux changer des euros en "linden dollars", la monnaie de second life, et pour le reste, y faire tout comme dans la vraie vie (ou presque, puisqu'on peut voler d'un endroit à l'autre) : acheter, sculpter, exposer, dialoguer, te baigner, marcher, t'emmerder, t'emmerder, t'emmerder...

  • Ben il est là le soucis. Certains parlent de jeu, d'autres de réalité virtuelle, de seconde vie ...

    Il faut sérieusement ignorer un traitre sens de ces différents mots pour les comparer à Second Life.

    Un jeu est un challenge, un problème qui attend une solution, proposée à un sujet (le joueur) qui est contraint par des règles et dotés de ressources avec lesquelles il doit composer et calculer pour résoudre le problème, relever le challenge et atteindre une situation victorieuse. Il n'y a pas de jeu sans règle. Le jeu c'EST les règles.
    Y'a pas grand chose qui fasse l'objet d'un challenge dans Second Life, il n'y a pas ou peu de contraintes, en fait, quels sont les problèmes qu'on peut rencontrer ? Quasi aucun. Du moins aucun problème qui puisse trouver une solution (des faux problèmes quoi).

    La réalité qui oscille entre l'existence matérielle et effective, et un concept plus abstrait qui serait la somme de toutes les sensations et perception que l'on se fait de son environnement. Qui plus est, on n'a que des difficultés à séparer la réalité du concept de vérité. Il s'agirait plutôt de l'héritage du mot dont on se sert (encore) pour parler de ce qui est vrai, de ce qui compte vraiment, de ce qui existe, ce qui est factuel.
    Et puis la virtualité qui du coup n'a carrément rien à voir avec la réalité puisque ce serait presque son opposé diamétral. Alors je fut assez étonné de la quantité de sens qu'on met sur le mot "virtuel" (cf. Média dico), mais je ne fut pas étonné des deux ou trois définition que je m'attendais à y trouver selon le sens courant, le sens technique, le sens générique, etc Le point commun de toutes ces définitions c'est l'inexistence, ou plutôt la non-concrétisation.
    Une réalité virtuelle serait donc une réalité irréelle ? Une existence qui n'existe pas ? Une matière immatérielle ? Une sensation sourde ?
    Mais y'a une porte de sortie, il existe un sens vulgaire et abusé de "virtuel" qui dit que l'adjectif virtuel désigne tout ce qui touche à l'informatique et au numérique.
    Ah, donc ce serait juste un univers numérisé. Le problème qui reste, c'est l'abus d'usage de "réalité" qui voit son sens entaché de la comparaison entre le maillage grossier et futile de Second life, avec ses textures à vomir, ses animations bâton-dans-le-culesques, son optimisation aussi effarante qu'absente et comme si le... "projet" en lui-même n'abusait pas suffisamment de la crédulité du premier internaute venu avec des gros mots sus-nommé comme fer de lance de markéting, tous les grands enfoi... requins de la planète sont venus faire pub et vendre sur Second Life.

    Second Life, the place to be ! (ou comment pervertir la perversion, usurper à l'usurpateur le sens de son projet)

    Enfin on parle de seconde vie. Ah, la vie, si chiant à définir. C'est comme se gratter le milieu du dos, 'faut être souple. Pourtant ce n'est jamais très loin de nous et ça nous concerne directement.
    On peut tout de même reconnaitre à la vie d'être un état de la matière, un concept encore pas mal déchiré, un mot sensible, de ceux qu'il faut prendre avec des pincettes pour éviter qu'il ne tombe en poussière (ou en tas de merde) comme ce pourrait être le cas d'un grand ouvrage d'il y a quelques siècles.
    Pourtant, tout le monde s'attache à définir Second Life pour ce qu'il prétend être en premier : une seconde vie.

    Pouf, poussière !
    Si Second Life peut ne serait-ce qu'approcher le concept de vie, il faudra trouver un nouveau mot pour en parler (de la vie).


    Ce projet est un constat de connerie internationale. La risée des uns, l'ignorance des autres.

    Quand le responsable du service de communication de la mairie de notre chère ville me dit "J'ai une idée : nous pourrions créer une présence sur Second Life pour promouvoir la ville, il faudrait monter un dossier." je rate à retenir une expression de stupeur (bon, j'ai pas sauté au plafond non plus). Rien que pour prendre des gants et des lunettes de protection, et m'attaquer à ce fumeux dossier, j'ai beaucoup hésité avec mon formidable stage dans une formidable agence de graphisme.
    Mais je me suis dit que j'avais besoin d'apprendre, pas de piétiner.

    Plus je lis des gens parler de projets sur Second Life, plus je vois s'allonger les bornes de l'ignorance heureuse des internautes. Qu'un fonctionnaire chargé de la communication d'une mairie vienne me proposer un projet aussi crétin, il faut aller le chercher loin, très loin, dans les abymes de l'inconscience.

    Un autre billet de ce blog parlait de nos existence un peu vaines et insignifiantes. Et bien au milieu de ces insignifiances, il y a l'insignifiance de nos insignifiances : Second Life.

    C'est nul graphiquement, c'est nul conceptuellement, c'est nul techniquement, c'est nul commercialement (les boites qui misaient lourd sur Second Life ont déjà plié bagage ; le pet n'aura soufflé que pendant quelques mois. Maintenant c'est au tour de Facebook de larguer sa caisse).


    En revanche (oui, j'aime les happy end :) ), de deux choses l'unes :

    - non Léo, tu ne fais aucunement preuve de connerie plus que de commune mesure en tombant dans le même panneau que ces milliers (millions ?) d'autres utilisateurs de Second Life qui ont soit testé par curiosité, soit par avidité. Moi même, si je n'ai pas pu tester bien longtemps ce... truc, c'est que je n'ai pas eu l'occasion de le faire. Mais je l'aurais fait volontiers (même pendant de longues périodes s'il l'aurait fallu, pour monter ce foutu dossier de mairie).
    Bon par contre, il faut savoir que quand on va au devant d'une communauté qui nous est étrangère, reprocher à la-dite communauté qu'elle parle son propre patois, c'est un peu gonflé de ta part :) Le fait qu'elle/il se "moque" était bon enfant. La langue dite "sms" est crade, certes, mais bon, il faut raison garder. C'est pas pire que Second Life.

    - l'existence de Second Life agit comme un catalyseur, ça permet de faire le point sur la société. C'est affligeant de voir autant de monde à ce point nié dans leur identité et leur singularité qu'ils trouvant à ce point le besoin d'exister ailleurs, de briller autrement, dans un monde facile d'emploi.
    Le succès de Second Life est selon moi l'un des indices les plus fiables du profond malaise identitaire de nos peuples "civilisés" d'occident.

    Donc l'un dans l'autre, Second Life trouve tout même un soupçon d'intérêt à mes yeux.


    ... au fait je vous ai dit que Second Life c'est mauvais à en faire rougir de honte la médiocrité ?

  • Oui oui, on a bien compris. Et je te rejoins. En tout et pour tout, j'ai dû y passer une heure et demie, soit moins que la moindre partie de "Spider", c'est dire. C'est en effet très laid. Quant au langage, quand un étranger me croise -dans la vraie vie- et ne connaît pas le sens d'un mot, je ne me tape pas sur les cuisses en le montrant du doigt : je lui explique. demander la réciproque ne me paraît pas "gonflé". Un peu de gentillesse et de savoir-vivre, quoi.
    Et pourquoi j'allais sur second life ? Par curiosité.

  • Mouais, je sais pas. D'un côté il faut souligner le manque de savoir vivre et faire part au rigolo que sa blague ne fait rire que lui ; c'est important dans des relations sociales que tout le monde puisse se régler sur tout le monde, et donc que chacun réagisse en fonction du ressenti (et pas forcément en fonction de la politesse).
    De l'autre, c'est autant irrespectueux et déplacé de claquer des portes ou de bougonner. C'est pas aujourd'hui ni demain qu'il faut s'étonner des fossés entre les cultures. 'vaut mieux s'attacher à les refermer ou à les tolérer comme ils sont. On pourra pas recontrer des gens qui ne se moquent pas ni ne s'offusquent tant qu'on condamnera et qu'on en rira.

    Dans le récit, de ton expérience sur Second Life, c'est de loin ce qui m'a le moins choqué (qu'il se foute de toi).

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