Un limule. Li-mu-le. Quand j'ai proposé le titre, la première fois, et ainsi presque à chaque fois que je le prononce, ou l'annonce, j'obtiens cette réaction : "un QUOI ?".
Alors, un limule ressemble à ça (quand il est mort) :
Et comme dirait Nicole Rieu (dans la pièce. Oui, il y a Nicole Rieu dans la pièce...) :
" Sa couleur terne, qui hésite entre la bouse durcie et la noisette moisie, ses formes, qui causent chez l'homme l'ennui généralement provoqué par l'examen d'une motte de beurre, ses pattes petites et frêles, incapables de le dresser à plus de trois centimètres au dessus du limon, ses yeux presque aveugles, sa surdité avérée, sa lenteur et son caractère désespérément égal, l'ont éloigné durablement des élans lyriques qu'inspirent le lion et l'aigle."
Commentaires
Le sous-titre me dérange beaucoup plus: Hugolien ou Beaudelairien, La "Chute" ou les "Litanies"?
Nostalgies, puisque, de nostalgies, il est question, et de Lucifer, puisque, de lui, il est question aussi. J'aurais d'ailleurs pu en faire le véritable titre, mais j'ai trouvé plus intrigant "le rire du limule", et chargé de sens, aussi, par rapport à la pièce (oui, par rapport à quoi d'autre ? J'écris des trucs, des fois...).
"l'ont éloigné durablement des élans lyriques qu'inspirent le lion et l'aigle."
Notons que le lion et l'aigle sont plastiquement et fantasmagoriquement désolant, puisque tout à fait là où on le pense et l'imagine. Du tout-venant.
Le limule est satisfaisant à plus d'un titre : il ne ressemble à rien d'autre qu'un limule, il a oublié de flatter le regard et il est à peu près aussi utile qu'une pelle à gâteau pour manger une entrecôte.
Et puis je me reconnais dans le machin, il n'a pas évolué depuis 500 milliards d'années, ce qui lui donne un certain avantage sur moi...
Il fallait lire "millions" d'années, évidemment.
Je n'ai pas eu la chance de voir la pièce, Christian, mais j'en ai quelques retours très positifs.
Très mauvaise année pour toi, tu risques à ce rythme de devenir incontournable!
Nous serons d'accord pour dire qu'il y a encore une bonne marge, avant l'incontournable.
Pour l'heure, j'avoue, je savoure. Et puis, le soir, je me pose devant mon écran, et tout redevient normal. Je travaille, sans me préoccuper du sens que ça peut avoir pour les autres.
De toute manière, dans quelques mois, tout cela sera oublié.