J’assiste à la lecture de Claudie Gallay dans le très joli salon bleu surchauffé. Une nombreuse assistance entoure l’auteure. Elle lit un court passage, le public questionne, elle répond avec douceur à propos des lieux qui l’ont inspirée, des personnages qui sont nés sous sa plume. Elle est applaudie. L’organisation de la manifestation sur une seule journée nous oblige, ma douce et moi, à nous partager les débats et les lectures, qui se chevauchent en partie. Je manque ainsi la plupart des débats, et je me prépare pour ma lecture, dans le même salon bleu. Quelques minutes auparavant, je m’angoisse comme toujours, et tente de me convaincre que, s’il n’y a que dix personnes pour m’écouter, ma foi, c’est déjà pas si mal. Quand je m’avance pour rejoindre le responsable de la médiathèque de Saint-Etienne qui doit me présenter (tâche ingrate, comment parler d’un auteur qui n’a concrètement rien publié jusque là ?), stupéfaction : tous les sièges sont occupés, et on se rencogne contre les murs pour m’écouter. Le présentateur rame comme prévu, me lance tout de même, et je commence ma lecture asphyxiante (si vous avez lu mon bouquin vous aurez compris). Je dois dire que ça fonctionne pas mal, on applaudit la performance (oui, oui, car performance il y a !). J’ai réduit la lecture de moitié, de façon à garder du temps pour le dialogue. Je m’assois, les questions s’enchaînent, ma douce me mitraille, trop trop contente de me voir dans le rôle de l’auteur qu’on honore. Et je dois dire que ce n’est pas désagréable du tout. Un monsieur explique que la lecture à haute voix a éclairé le sens du texte, et qu’il va y revenir maintenant.
A suivre.
Commentaires
J'eus aimé être là, crois-moi. Tu racontes cela avec l'espièglerie d'un gamin. On sent que tu devais être à la fois excité et "effrayé". C'est bon de fractionner le récit de ce séjour.
J'aurais aimé que mes potes soient là.
A part ça, il faudrait peut-être qu'on arrive à caler un jour pour, enfin, être présenté à Tristan.
Et moi j'aurais aimé ne pas être dans une salle à côté, parce que cette lecture-là était celle à laquelle je voulais assister: je voulais voir des visages se décomposer et entendre, de vive voix, l'oppression monter. Peut-être un enregistrement, un jour?
PS: réponse de Delphine à l'intimidation: "Quant au fait que Christian me trouve intimidante, alors là, comme dirait Madi, c'est "juste trop poilant". Effet pervers de ma propre timidité, j'imagine".
J'aime beaucoup ces chroniques. Continuons, alors...
J'en ai parlé à Tristan, son agenda est bien rempli mais il vous attend de pieds fermes (dès qu'ils bougent ses dits-membres, les parents gagas s'émerveillent, j'te jure, ces jeunes parents...!).