Je laisse toujours travailler ma fièvre, quand je suis malade. Elle a triomphé de pas mal de grippes ou autres affections. Je me couche, tremblant, mal en point, enrhumé ou pire, et me réveille au matin, pratiquement convalescent. L'état fiévreux, laissé sans contrôle, est assez intéressant, surtout la nuit. Les délires y sont alors démesurés, et la nouvelle réalité qui se construit dans le cerveau en ébullition, n'a ni les inquiétudes du rêve, ni les engourdissements de l'ivresse. La nuit dernière, j'ai passé un certain temps -il m'a semblé une partie non négligeable de ma vie- à équilibrer les propositions d'un jeu très complexe et très subtil à base de carrés. J'y réussissais avec agilité, me riant des difficultés diaboliques que le jeu semblait incessamment m'opposer. Je ne me souviens pas des règles du jeu ni même quel en était le but, et je ne garde plus de tout cela que la jubilation que j'éprouvais à exercer mon intelligence sur des épreuves extraordinairement complexes. Et puis aussi, je suis convaincu que ce jeu, aussi délirant soit-il, avait de véritables règles. D'où me vient cette conviction ?
Commentaires
Squares ?
http://www.albinoblacksheep.com/flash/squares2
Infernal !