Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

17 : 23 (première partie)

L’architecture d’un palais déroulait ses arches autour d’un escalier qui en était toute la forme, et les couleurs traversaient par intermittences l’espace, révélant de nouvelles colonnes, des voûtes et des vitraux sombres comme l'eau des mares. Il venait de courir à la recherche de quelqu’un, ou de fuir peut-être, quand une montre inhabituelle sonna à son poignet. C’était un son électronique aigu et bref qui lui parut venir d’une autre dimension. L'écran de la montre était entièrement occupé par l’image nette d’une porte taillée dans la roche. L’ouverture était noire, mais il lui sembla percevoir comme une silhouette immobile dans l’obscurité. Il appuya sur le côté du boitier, déclenchant un nouveau signal aigu par lequel s'amorça un zoom vers la porte et ses ténèbres. La silhouette qui y était figée s’approcha, devint plus perceptible. Il la reconnut : c’était la mort. Sous une capuche encroûtée de moisissures, elle le fixait d’un œil unique, touché par une lumière dorée de tableau ancien. Il ne perçut ni son sourire ni sa voix, pourtant il était évident qu’elle l’attendait, tranquille, sûre qu’il ne se déroberait pas au rendez-vous. La montre sonna une troisième fois et il lut avec une clarté parfaite, sur l’écran : 17 : 23 en chiffres à cristaux liquides verts. Il se réveilla avec cette certitude : il mourrait ce jour-là, à dix-sept heures et vingt-trois minutes.

A suivre

Les commentaires sont fermés.