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17 : 23 (quatrième partie)

Il aurait pu rétorquer qu'il était bien ici, qu'il ne gênait en rien le passage des autres voitures, mais il considéra l'homme, sa carrure, ses tatouages et son crâne rasé au-dessus d'une face prolongée par une épaisse barbe noire, et décida qu'il valait mieux ne pas prendre de risque avec un tel individu. La pendule du tableau de bord indiquait toujours 17 : 11. Le coeur prêt à exploser, il mit en marche et fit maladroitement ronfler le moteur pour dégager la place. Une voiture pila et klaxonna sur sa droite, le barbu s'en retournait en rigolant, le chiffre des minutes se transforma en 2, poings serrés sur le volant, il démarra dans un crissement de pneus, coeur affolé, malmené par l'adrénaline, il s'éloigna en regardant cette fois de tous côtés, ralentit, se calma, 17 : 12. Son portable, dans la poche, était déjà une minute plus loin, une minute plus près de la fin, de la toute fin, il avança prudemment entre les files de voitures, bon sang, il ne gênait personne tout-à-l'heure, il fut pris d'une véritable haine pour le barbu qui l'avait délogé d'une place apparemment sécurisée. Son coeur, sous l'effet de cette colère, accéléra encore. Il posa sa main à plat sur sa poitrine oppressée. Il n'allait tout de même pas clamser ici, dans sa voiture, d'un malaise cardiaque ? Le souffle lui manquait. Il aurait voulu s'arrêter, mais des voitures, celle du conducteur qui l'avait klaxonné, celle du barbu et d'autres encore derrière, le suivaient, bien décidées à le pousser devant, sur la route. Nauséeux et en sueur, il fut contraint d'aborder la voie où le trafic, depuis quelques minutes, s'était densifié. 17 : 13.

 

A suivre

 

 

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