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Visitation

« Nous entrons à présent dans le bureau de Christian Chavassieux. Remarquez ses proportions humaines, comme un nid tapissé de livres qui veillaient sur les méditations de l'écrivain. C'est ici, à cette petite table, que l'auteur a écrit ses plus grands best-sellers : L'infirmière est en vacances, Pour en finir avec le PerFluorCarbone et surtout Les chemins de Compostelle avec une machette. L'écran que vous voyez est une photo-reconstitution. On dit que CC écrivait plutôt sur de petits carnets noirs qui ont disparu. Il avait un ordinateur pourtant, mais qu'il utilisait pour jouer au Solitaire, jeu de cartes fort prisé des élites intellectuelles de son temps. Le beau jeu d'échec sur la table derrière vous (attention madame), n'avait sans doute qu'une valeur décorative. Vous remarquerez au dessus de l'écran, sur le mur, un portrait de Bonot car, selon certain échotier contemporain, l'auteur fut un anarchiste convaincu et volontiers sanguinaire. La couronne de lauriers dorés et la lyre sur le fauteuil sont là pour rappeler que, selon le même échotier vindicatif, il a versé un temps dans la mégalomanie. Dans la bibliothèque, nos efforts ont permis de rassembler une partie des ouvrages qui constituaient le quotidien de l'auteur : « Le Capital », « Mein Kampf », la Bible et le Coran, quelques dictionnaires et des manuels de bricolage. On peut imaginer l'auteur, assoupi sur ce fauteuil après un repas préparé par la douzaine de domestiques que ses droits d'auteur lui permettaient de payer grassement, et une forte consommation de whisky coûteux, car Chavassieux, comme vous le savez, était alcoolique. On n'a par contre pas pu prouver sa participation aux orgies de son ami DSK. Il s'agit peut-être d'une rumeur. Non, madame, vous ne verrez pas de chaînes à ce bureau ni de fenestron par lequel on l'aurait nourri. L'image d'Epinal selon laquelle la compagne de l'auteur l'aurait enchainé et enfermé pour qu'il travaille est pure imagination. D'ailleurs, Chavassieux n'a eu de cesse de rendre hommage à celle qu'il appelait « ma douce ». Expression peu en accord avec cette vision de geôlière, n'est-ce pas ? Voilà, nous allons à présent nous rendre dans le jardin où l'écrivain, à la fin de sa vie, fit édifier une chapelle. Au passage, je vous remercie de ne pas caresser le chat empaillé qui se trouve à la sortie du bureau. »

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