Nous commencerions par l’évocation des mystères que nous sommes l’un à l’autre. Charge à chacun de non pas les percer, mais les entourer d’autres charmes. Et élaborer ce faisant une pierre philosophale du vertige, où se reconnaîtraient les lecteurs chéris, ceux qui refusent en lisant de ne faire qu’apprendre ou se distraire.
Il ne saurait y avoir de sujet : j’ai épuisé dans ce premier but maintes tournures appliquées. Il s’agirait, si tu veux bien, d’une manière de contamination. Il s’agirait d’inoculer dans chaque phrase des venins et des philtres, baumes et poisons, alternés sous l’inspiration que donne la fièvre à l’esprit, le soulagement à l’affliction. Blessure et soin successifs, nourris l’un de l’autre ; opposés qui sont la matrice de l’œuvre au noir. Les mots seraient écume de nitre, coagulée au lut de sapience, décoction de cendres gravelées incorporée au talc noir, trituration de cinabre et sublimation de mercure, distillation d’acide marin, huile de succin, airain brûlé, litharge et orpiment… la langue de Flamel est un pré-texte à elle seule. Il serait question d’amalgamer nos délires dans l’alambic de l’alchimiste.