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Paranoïa ferroviaire

Qu'est-ce qui me prouvait que les trains qui passaient devant moi chaque jour de mon enfance, n'étaient pas un seul et même train, tournant pour l'éternité sur un circuit qui le ramenait invariablement là, au passage à niveau où je l'attendais ?
Et puis un jour, je suis monté dans le train et j'ai changé d'avis. C'était l'inverse qui se produisait.
Dehors, défilait des champs et des villages pareils, des gares identiques. Qu'est-ce qui me prouvait que les villes et les paysages n'étaient pas un même décor, en boucle, installé sur une voie unique que tous les trains fréquentaient ? Qu'est-ce qui me prouvait que les noms des villes n'étaient pas changés sur les quais, le temps que le convoi fasse sa boucle pour revenir à la même station ? Je suis descendu, paniqué, pour découvrir que je ne m'étais pas trompé : la ville au dehors était celle que j'avais quittée. De risibles modifications tentaient de me convaincre du contraire : l'axe d'une rue, le clocher d'une église, des broutilles... mais quoi,  partout les mêmes boulangeries, fleuristes, garages ? Ce qu'impliquait cette découverte était vertigineux : Toute mon enfance s'était passée dans un décor, un trompe-l'oeil, et je n'étais qu'un figurant parmi les autres.

Commentaires

  • Hum hum hum regarde bien tes pieds quand tu marches, et dis moi que toi aussi bien sur tu as compris : On reste désespérément fixe, c'est juste la Terre que l'on fait bifurquer selon la direction que l'on prend!

  • Et comme on court plus vite à cause du froid, en hiver, les jours sont plus courts. Ehé.

  • Waaaah Senseï vous êtes trop fort, je n'avais jamais pensé à poser ma mégalomanie paranoïaque dans un contexte héliocentrique!

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