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Le peu qui reste

Comment dit-on adieu au monde ? Quelle place lui donne-t-on les derniers jours ? Est-on entièrement concentré sur soi ? Ce que l'on voit et qu'on entend, le peu qui nous parvient, est-ce cela que l'on emporte ? Et, quand la maladie nous presse, quand le corps achève son lent épuisement, que chaque pas est une épreuve, ne sommes-nous plus riches que de nous-mêmes, démunis de l'histoire qui nous a conduits jusque là ? Les derniers moments nous dépouillent de tout, mémoire et sang, jusqu'à la lisière de l'os. Jusqu'à la cavité, le manque ; jusqu'à l'absence qui finalement, nous ensevelit.
C’est dans ce creux que le chagrin est versé. Dans cette place également, faite aux vivants, que l'amour orphelin se blottit et rêve. Plus profonde est la blessure, plus vaste est la place où se reconstruire.

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