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Vu

Vous connaissez cette impression qui vous saisit dans les lieux particulièrement populeux ? Elle me traverse chaque fois. Tous ces gens que j'ai déjà vus, dont le nom m'échappe mais que je pourrais retrouver d'un coup, dans une seconde. Tous ces visages, ces moues, ces regards, que j'ai croisés mille fois. La certitude que l'humanité se résume à peut-être 4 ou 5000 individus qui vous entourent et guettent le moment où vous sortirez de chez vous pour jouer leur rôle de foule anonyme.

On peut croire que des types absolument repérables ne font pas partie du complot. Comme cet homme, au Musée de Saint-Germain-en-Laye, l'autre jour. Il avait des yeux énormes, exorbités, c'est-à-dire qu'ils semblaient proprement lui sortir de la tête. Une physionomie aussi distincte ne pouvait qu'être étrangère à la foule monotone et complice que j'avais croisée jusque là. Et puis, soudain, j'ai compris : une telle caricature, un tel grotesque, impossible ! Il portait un masque, c'était l'évidence, un maquillage grossier pour me faire douter. Je me suis approché de lui pendant qu'il faisait semblant d'admirer une statue d'Apollon. « Je ne suis pas dupe ! » ai-je crié, puis je me suis éloigné en ricanant.

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