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Ne me remerciez pas, jeune homme, vraiment. Je n'ai pas fait exprès de vous sauver la vie. En fait, j'ai tué ce lion uniquement pour ajouter un trophée aux murs de ma salle de billard. Voyez, ce n'est qu'une coïncidence. Je vais même vous dire, pour être franc : si j'avais vu que ce lion vous attaquait, je l'aurais probablement laissé vous bouffer avant de lui tirer dessus. Mieux : Je crois que je l'aurais épargné pour le remercier de son acte. Je vous assure ! Vous savez, vous êtes l'être le plus laid, le plus bête, le plus méchant, le plus inconséquent, le plus ignoble et avare et abruti et impoli que j'aie jamais rencontré. Vous êtes un con majuscule, mon pauvre, une sorte de crétin doublé d'un fat égocentrique et hautain. Vos plaisanteries sont affligeantes, votre manière de rire est insupportable, vous n'avez aucun centre d'intérêt et vous sentez mauvais. J'admets à la limite que vous me remerciez de ne pas vous avoir abattu après le fauve, quand je vous ai vu sortir du bosquet où vous étiez planqué pour reluquer le coin douche des filles du camp, mais c'est bien toute la reconnaissance que je veux bien recevoir de vous.

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