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Tant que l'humanité... 3/9

Des caprices d'enfant, à peine, ou bien les rites intimes de jeux adolescents. L'âge d'enfance est celui des dictateurs. L'autorité recherchée, jamais suspecte, appliquée sans discernement. Parce qu'il est simple d'obéir, parce qu'il est inculqué de vivre selon les termes admis. Le confort de suivre le pouvoir, la direction absolue, le point de fuite, net et noir comme un point final. Enfin, l'innocence sait ce qu'elle doit faire et entreprendre, on le lui dit. L'enfant est rassuré. Il mourra sans doute, là-bas, couché à la fin du chapitre mais au moins, on lui aura raconté son histoire, expliqué le pourquoi de sa vie et de sa fin. Ce fut un âge absurde, mais nécessaire. L'âge du ventre de la raison des chairs, l'âge des matières et des organes, où la tête semblait résonner de pulsions cardiaques, et acceptait de s'y laisser entraîner.

Un jour, il se fit dans l'esprit des hommes la conscience de leurs pieds. La terre, le goût du sol vint agacer leurs pensées. L'homme remarqua la terre, la subtilité du monde. Un monde qui n'était plus le centre de l'univers. Un monde qui roulait son arc autour du soleil ; un soleil mêlé à des millions de frères, entraîné dans le manège d'une galaxie, galaxie modeste, perdue en compagnie de milliards d'autres, indifférentes.

L'homme commence à comprendre la terre, s'arrache à elle et, pour la première fois, sorti de son ventre, suspendu dans l'espace, il la contemple, il regarde sa mère. Il existe. Il sait. Les frontières ? Depuis le ciel, et sur la peau variable de la planète, elles ne sont plus qu'une rumeur, une cause incompréhensible.

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