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Tant que l'humanité... 4/9

En s'arrachant au sol, en gagnant les hauts vertiges de la nuit, le dos collé aux étoiles, l'homme a mûri, il a grandi. Doucement, la voix de l'enfant gâté s'est tue en lui. Il lui semble, en se tournant vers les vaines gloires des temps de la guerre et du commerce, qu'il se fait un silence de honte, la honte des actes que les adultes cherchent à oublier, et avec lesquels ils apprennent finalement à vivre parce que ces actes, eux aussi, les ont construits.

La tolérance se fait jour, c'est une idée bizarre, difficile à cerner. C'est comme un costume de grande personne, encore un peu large pour l'adolescent, que pour l'heure il essaie devant sa glace, en minaudant. L'intolérance, celle qui générait les guerres, celle qu'excusait le commerce, il lui trouve l'aspect ridicule de ses culottes et de ses jeux d'enfant. Il évite de s'attarder sur l'idée d'une nostalgie de ces temps médiocres de la certitude.

De toutes les manières, la tolérance doit se défier de la certitude, de l'absolu, des idées reçues, du confort de l'évidence. Elle est vibrante de doutes, comme l'amour, elle s'interroge, réfléchit, pétrit l'argile des idées, sans convenir d'une forme comme un but. Elle engendre et entretient l'hésitation et la patience comme des vertus.

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