L'image (mochement scannée) ci-dessous ne vous dira rien, bien sûr. Mon pitoyable logiciel de scannérisation (quand vais-je pouvoir réinstaller photoshop ?) met à bat tout espoir de vous faire partager mon plaisir. Yves est un peintre reconnu. Des années et des années à se consacrer à son art ont produit un être bienveillant et sûr de la valeur de son travail, ainsi qu'un parcours artistique admirable mais sans coups de clairons médiatiques ou autres artifices du milieu de l'art contemporain. Il lui suffit d'être aimé (et acheté) par un large cercle de connaisseurs qui apprécient une oeuvre juste.
Il y a peu, au soir du vernissage d'une exposition qui présentait sa production récente, je me suis permis de faire la seule chose que je crois savoir à peu près faire honnêtement : écrire. Ecrire sur son travail. Ca commençait de cette façon :
"Cher Yves,
tu as eu la gentillesse d’accueillir en souriant ma prétention à résumer ton travail exposé par la formule de « la pensée en couleur ». Or, les minutes passent et je ne peux que confirmer cette impression. Parce que je vois de l’intelligence qui s’interroge, de la pensée qui grave son chemin, sur chaque toile présentée. Les rouges, les ors, les mauves et les noirs colorés développent leur surface et se côtoient, et ta pensée déroule des arguments plastiques, une rhétorique de la lumière, qui leur permet de jouer ensemble, sans blessure, avec jubilation."
Ensuite, j'évoquais plus spécifiquement certains thèmes de son oeuvre, mais ça, ça reste entre lui et moi. Cette petite lettre suivait un certain nombre de discussions amicales en tête à tête, dans son atelier. Et l'autre jour, alors que j'allais le voir une fois encore, Yves clôt notre conversation tous azimuts en posant sur la table une enveloppe. C'était pour moi. Un des travaux préparatoires aux cartons d'invitation de l'exposition que j'avais commentée. Tout frémissant et confus, j'étais. Et heureux.
Pour en savoir plus, parmi les publications consacrées à ce peintre, je ne saurais trop vous conseiller la lecture de cet ouvrage, réalisé par Thoba's éditions, sous l'impulsion de deux amis dont je parlerais forcément un jour ici.