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L'aube le soir ou la nuit

b007332ea5e00027a5dfb0caeeeccd14.jpgJ'imagine votre stupéfaction : Léo a lu un livre sur Sarkozy ? De plus, suspect d'avoir été commandité par le petit furieux à l'usage de sa propre gloire ? Je profite de votre hébétude pour vous achever : j'ai aimé.

Bon, je vous le concède, on me l'a prêté. N'empêche... En observateurs avisés que vous êtes, vous aurez noté que ce petit billet n'est pas entré dans la catégorie "Sarko et moi", mais dans la rubrique "Livres". car c'est un livre. De la littérature, de la bonne. Il faut l'admettre.

La preuve, c'est que les imbéciles sarkozystes n'ont pas aimé : après la première vague pendant laquelle les mêmes incultes venaient en librairie acheter "le dernier livre de Sarkozy", les ventes ont ralenti, pour s'éteindre pratiquement au bout de deux-trois semaines. Evidemment, les pauvres ne sont habitués qu'aux formules hagiographiques des journalistes vénaux. Reza a écrit un livre. Nuance.

En fait, l'erreur est de croire qu'il s'agit d'un livre sur l'Hyper président, tandis que l'auteur a écrit une chronique de la vanité. "L'aube le soir ou la nuit" (titre incompréhensible, mais sa  pseudo-poésie peut laisser croire à un sens quelconque -je me marre) est surtout un livre sur le désenchantement. On ressent de la pitié pour ce pauvre type, écoeuré par sa victoire, ce vainqueur désormais désemparé, puisque son élection lui a apporté tout ce qu'il pouvait désirer.

Le personnage principal (on peine à le nommer ; d'ailleurs l'auteur n'y parvient que tardivement, comme à regret, en même temps que la séduction du chef opère -mais qu'elle s'en défend), on le sait, n'en sort pas grandi, le portrait est cruel, l'anecdote refouille le caractère irascible et mauvais. Sans insistance, Reza découpe une silhouette de grand malade. Je pense aux lecteurs désarçonnés qui ont cru aborder une nouvelle et lénifiante épopée sarkozyste, et ont découvert un texte, très beau, complexe, sans compromis. Ils savent au moins, maintenant, ce que c'est que de l'écriture.

Un détail : je suis évidemment fâché que l'auteur se moque de mon cher Michel Onfray, mais bon...

J'avais cru intelligent de signaler que "terre-plein" (utilisé plusieurs fois dans le livre), s'écrit en réalité "terre-plain" (de plaine, plat, plan), et -après vérification- la bonne orthographe est bien : terre-plein. Pourtant, il me semble bien que cela s'écrivait "plain" à une époque... Mais je suis sans doute plus rétrogade que je ne pensais.

Commentaires

  • " ce vainqueur désormais désemparé" : Ouh, tu me fais peur là !... Moi ce que je crains surtout c'est qu'au rythme où il s'active, il finisse par péter un plomb. Et puis son ambition est loin d'avoir atteint le sommet. Je le soupçonne maintenant de vouloir briguer la place de Dieu le père, non ?

  • Si j'ai bie lu Reza, tout ce qui va suivre maintenant, toutes les initiatives, les agitations... sont là pour lui donner l'illusion de poursuivre la course, rien de plus... Mais je suis d'accord avec toi pour redouter que cette thérapie personnelle nous entaîne vers les plus noires abysses, et pourquoi pas une petite guerre...

  • Une chronique de la vanité... Et bien je crois que tout est là parce que loin d'avoir atteint le sommet, notre président veut a priori maintenant marquer l'histoire. Etre celui qui releva la France en pleine période de crise...
    J'avoue que cette vanité commence à me faire peur, quand je vois le nombre de faits divers où les erreurs de la police sont tellement idiotes que l'erreur semble vraiment une étrange coïncidence, ou certaines aberrations du système éducatif et des réformes prévues...
    Enfin, à lire donc ce REZA.
    La question viendra alors je le dis, bien marché mes exams...
    verdict le 27...

  • On ne cessait d'y penser, jsutement... Bon parfait. On se voit bientôt, alors ?
    Bises.

  • Oui, je l'espère. Des nouvelles sur mon blog dans peu de temps...

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