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Spoiler, comme on dit

Je profite d'une petite insomnie pour dévoiler ce qui, sans doute, contribue à ne pas me laisser dormir : l'échauffement des neurones dû à la germination d'une histoire. Tandis que mon dernier roman va progressivement vers son achèvement (j’en ai encore pour deux ou trois mois, à vue de nez), et qu’il m’apparaît de plus en plus comme absolument impubliable (de mon vivant en tout cas), j’entame la préparation du prochain. C’est toujours comme ça : il faut que j’enchaîne les projets. Souvent d’ailleurs, et à cause de ce fonctionnement, un roman est motivé par une réaction à l’univers que je viens de quitter. J’ai nombre de sujets dans mes tiroirs numériques, mais celui qui vient, dimanche dernier, de s’imposer, pourrait commencer avec une phrase de ce genre, écrite sur mon calepin de moleskine, après diverses notes sur le sujet :

« Son indifférence au malheur des autres, considérée sous l’éclairage cru de sa lucidité, était telle qu’il lui arrivait d’en être sidéré. Pourtant, certains films, à force de violons et d’emphase, le menaient jusqu’aux larmes. Il avait résolu ce paradoxe maintes fois mesuré, par la conviction que les artifices de l’art avaient plus de métier –et donc étaient plus efficaces– que les artifices de la vie réelle, mais qu'ils constituaient les deux aspects d’une même pantomime, où des méchants s’acharnaient impunément sur des gentils, dont les souffrances étaient sans doute mimées, en tout cas jamais sincères. »

Sur ce, je retourne poursuivre celui qui n'est pas fini. Il faut tout de même définir des priorités dans la vie.

Commentaires

  • Il faut toujours penser au projet suivant pour ne pas se retrouver orphelin (ou veuf ou autre chose selon le regard que tu portes sur ta création). Sans quoi on se sent perdu, isolé, comme abandonné. J'ai ressenti ça une ou deux fois, c'est assez horrible. Ce sentiment que, parce que l'on a achevé un travail, une création, une oeuvre, la suivante nous semble éloignée terriblement.

    Mais ce petit "pitch" comme on dit est alléchant.

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