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Exercices de style

J’ai découvert récemment (mais on m’a forcé, monsieur le juge), l’écriture de Maxence Fermine. C’est à fourguer avec Christian Bobin et Paolo Coehlo, et à jeter à la fosse. Ces auteurs roublards qui entretiennent leur lectorat (malheureusement essentiellement féminin), dans l’illusion que la poésie est une forme lénifiante, molle, esthétisante, ponctuée de « vérités » et de pensées faussement profondes, m’agacent à un point. C’est surtout insupportablement bête. Tiens, je vous en fais une ? Une phrase à la Bobin : « Elle séjournait près des vivants, la pensée toujours à fleur de lumière, comme une onde qui passe, et ses mains avaient la douceur de l’aube ». Une minute chrono, pas compliqué. Voilà. Du Fermine ? Allez : « Yushô quittait la maison familiale au matin. Le père le reverrait le soir. « Où vas-tu, mon fils ? » lui disait-il, « tu sais bien », répondait Yushô avec un sourire, « le vent m’appelle, et je dois lui répondre. » Ainsi, chaque jour, le jeune peintre marchait jusqu’au sommet de la colline, pour répondre à la question du vent. Là, ses lèvres échappaient des mots de la couleur de l’automne, des phrases mélodieuses comme un chant de Geisha. Et le vent, apaisé, souriait. » Obligé de faire plus d’une phrase, Maxence, est verbeux, il lui faut vingt pages pour ne pas dire ce qu’il a à dire (je suppose qu’il cherche en même temps). Et le mec est capable de vous pondre toute un livre comme ça, de cette sorte de litanie dénervée, qui se veut philosophique. M’agace, m’agace…

Par contre, parmi mes récentes lectures, il y avait le dernier Michon « les Onze ». Et dire qu’il n’est toujours pas dans le Robert des noms propres.

Commentaires

  • C'est rare que tu te permettes un jugement aussi dépréciatif...
    Après, je tendrais plutôt de ton côté même si je ne connais pas ces deux auteurs. Quand il parle du vent, ilm a l'air de savoir exactement de quoi il retourne...

  • J'ai deux trains de retard comme d'habitude mais je ne résiste pas à l'envie de répondre à votre commentaire. J'ai découvert comme vous par hasard il y a quelques années la prose de ce monsieur Fermine et sidéré de tant d'inanité couplé à un certain succès de librairie, je me suis exprimé sur certains sites (surtout critiqueslibres) pour comprendre l'engouement (finalement passager) pour ce faux écrivain. Je n'ai finalement trouvé sur Internet que des commentaires louangeurs de lecteurs émerveillés et cela m'a fichu un coup au moral de constater l'aveuglement des internautes. Aveuglés par la poudreuse aux yeux que jette ce mol écrivaillon, ce poète de soirée fondue, ce midinet de la romance.
    Ne vous déjugez pas, la nomination de son romanicule pour cet obscur prix régional ne change rien, MF est le pire de la littérature, peut-être un brave garçon mais le désespoir de la poésie.
    Ne vous méprenez pas non plus sur la véhémence de mon ton, je n'ai pas de haine contre Fermine ni ses petits bouquins, j'ai peut-être prêché un peu trop longtemps dans le désert et cela m'a éloigné de mes frères lecteurs, mes semblables.

  • Maxence Fermine est pour moi l'incarnation de ce qui se passe de pire dans l'univers littéraire local : un salarié de la chose écrite ; mais il est bien en place et pour l'avoir vu à l'oeuvre dans un établissement scolaire, je peux témoigner que certains hauteurs en manquent singulièrement... A part ça, heureux de voir qu'on se transmet aussi des lecteurs et "commentateurs". Et je suis très en retard sur ce que je dois te faire parvenir des retours de ton passage à Dardilly! Pour lequel tu n'as été que défrayé, faut-il le rappeler à ceux qui courent le cachet.

  • Mieux vaut sourire au Cachard que courir au cachet.

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