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Sale façon de finir

Je racontais l’autre jour cette histoire -mais d’où l’ai-je apprise et qui était son héroïne ?- paraît-il authentique, de la fin d’une jeune et superbe actrice du cinéma muet américain.

Elle était une star reconnue quoique montante, lorsque le parlant arriva, détruisant celles qui, comme elle, avaient une voix désagréable, une incapacité à énoncer correctement ou un accent étranger trop prononcé, par exemple. Plus aucun contrat, la terrible et soudaine indifférence du public et des décideurs qui se détournent. La dépression.

La jeune femme décide de se suicider mais, réputée pour sa grande beauté, met tout en œuvre pour qu’on découvre son corps, intact, magnifié par une mise en scène digne de ses films les plus spectaculaires. Hollywoodienne jusqu’au bout.

Elle commande d’énormes bouquets de fleurs, en pare sa chambre décorée avec munificence, revêt la robe de son plus grand succès, se coiffe, se maquille, se parfume, s’apprête. Divinement belle, elle avale les médicaments ou les drogues nécessaires, termine par une forte dose d’alcool, s’allonge après un dernier coup d’œil au miroir, et attend la mort.

Après quelques minutes, la chaleur, l’odeur entêtante des fleurs, le mélange qu’elle a pris, tout cela, lui cause une nausée qui l’oblige à se lever précipitamment vers les toilettes. Elle est presque au but quand, n’y tenant plus, elle vomit dans sa course, glisse sur son vomi et s’éclate le crâne sur la cuvette des toilettes.

C’est ainsi qu’on la découvrit.

Commentaires

  • Je crois que "Damnations" ferait un bon titre pour un recueil de nouvelles de ton cru. J'attends tes impressions de Thonon...

  • Ah oui : Damnations... Pas mal. Je retiens.

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