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Comme ça, c'est complet !

Publiée cette semaine dans une journal local, mais considérablement raccourcie, je me permets de donner in extenso l'interview faite par mail, que m'a accordé Anabel Plence :

Le Baiser de la nourrice et aujourd'hui Le Psychopompe, le thème de la psychose collective semble récurent chez vous. Avez-vous peur de quelque chose en particulier ?

Surtout, je suis motivé par des révoltes, des répugnances, des incompréhensions. Le manque de bonté, le mépris pour les formes de pensée et de culture, la cruauté envers les plus démunis imposent que je m'y confronte. Côté peur, c'est vrai, l'exaltation des foules, l'abrutissement organisé des populations sont une de mes hantises permanentes. Dans le Psychopompe, il ne s'agit pas de psychose collective, à moins que l'on situe la vanité et la fatuité au rang des névroses. Nathan Charon, ce « psychopompe », un chroniqueur de nécrologies dans un journal local, est possédé par une névrose atypique : rendre leur vérité aux défunts. Une vérité que la vie leur a bien souvent dérobée.

Quel plaisir trouvez-vous dans l'écriture des récits noirs ?

J'aimerais tant écrire un doux récit d'amour, une bluette inoffensive ! Je peux vous jurer que j'ai essayé ! Rien à faire, dès que je pense à une histoire, même positive, la réalité des êtres et du monde me rattrape, se met à tordre le bel ordonnancement des lumières, et tout vire au pessimisme. J'y suis tout de même parvenu dans un roman, inédit à ce jour, mais qui n'a encore convaincu aucun éditeur. Je suis peut-être condamné aux récits noirs (néanmoins drôle : c'est le cas du Psychopompe).


Existe t'il un Charon dans votre entourage ?

Moi, je suppose. Je ne suis pas aussi misanthrope que lui, pas encore aussi alcoolique et défait, pas aussi vieux, mais il y a sans doute beaucoup de moi chez lui. Mais cet aveu est un leurre : tous mes personnages sont moi, ils sont aussi inspirés par les modèles que fournissent l'actualité, les rencontres, les souvenirs. Ensuite, tout se recrée. Une autre humanité se met en place dans la fiction, qui est celle que l'on connaît, en étant tout autre. Pour répondre : non, je ne connais aucun vieil érudit capable de tuer par amour de l'art et dégoût de l'humanité. Quant à moi, je dois admettre un manque d'enthousiasme à l'idée de tuer des gens. On ne se refait pas.


Le Baiser de la Nourrice a-til "bien marché" ?

Nous sommes dans le milieu de la petite édition, ce qui implique de petits tirages mais oui, « le Baiser » a bien marché. En plus du public, il a reçu un excellent accueil critique dans des revues comme « le matricule des anges » ou « Verso », qui sont d'une grande exigence littéraire et ça, c'est magnifique. La sélection Lettres-frontière a donné un puissant élan aux effets durables, et j'ai pu, grâce à ce prix, rencontrer des lecteurs, débattre, expliquer mon travail dans les médiathèques. Je suis invité encore en mai à Lausanne (Suisse) et en juin à Saint-Etienne. Pour « le Psychopompe », la médiathèque de Roanne me recevra, avec mon éditeur et une lecture de François Podetti, le 18 mai. C'est stimulant de parler de ce qu'on fait.


Ecrivain compulsif (si je ne m'abuse ! ) avez-vous un nouveau roman en chantier, ou une intuition littéraire ?

En dehors de l'écriture quotidienne sur mon blog,  plusieurs choses, toujours : sortira bientôt un livre sur l'artiste peintre Christine Muller pour lequel j'ai écrit un long texte, j'ai en chantier le scénario d'une série de BD pour le dessinateur Rivera, une pièce de théâtre intitulée « Peindre », qui devrait être jouée en avril 2011, et je travaille sur un roman historique (à ma manière) qui commence dans la seconde moitié du 19 ème siècle et s'achève à la fin de la première guerre mondiale. J'estime avoir encore quatre ans de travail pour l'achever. Je veux dire que je vais probablement écrire un « petit » roman dans ce laps, pour ne pas m'ennuyer.

 

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