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Psychopompe J-10

La grille du cimetière n'avait pas grincé, et les pas de Charon, dans un souci d'harmonie, s'évertuaient au silence. Le gravier formait dans les allées une rivière minérale et il pénétra avec douceur dans ces eaux dormantes. Les tombes inclinaient vers lui l'ombre de leur croix rouillée et il perçut le premier écho des étonnements qu'il était venu chercher ici. Les visites aux cimetières ne le plongeaient dans aucune espèce de nostalgie, ou évocation attristée d'un temps inconcevable. Aucun romantisme non plus – du moins s'en défendait-il – ni cette émotion respectueuse qui étreint les vieillards quand les carrés des tombes s'ouvrent devant eux comme des fenêtres où pencher leur ennui. Non : face aux vanités funéraires, Charon ricanait.

 

La suite dans "Le Psychopompe", signature le 24 avril à Roanne (Loire), librairie Lauxerois, rue Charles-de-Gaulle

Commentaires

  • Un cimetière de plus, avec celui de Thomas Sandoz: quand je pense que j'ai enlevé un enterrement de mon "cache-cache" hier, la littérature gaie n'est pas encore pour tout de suite!

  • C'est un tel concentré, les cimetières : visuellement, mythologiquement, esthétiquement, émotionnellement, symboliquement, etc. C'est vrai que le domaine est plus exploré que les maternités.
    Mais Musso et Lévy s'en occupent. Laissons-les leur !

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