Non, je ne veux pas parler de Chevillard, même si, en l'occurrence... c'est que je me demande si écrire un roman, aujourd'hui, n'est pas une impasse, ou une manière obsolète d'explorer l'écriture et ce qu'elle a à dire de nous. C'est que je m'interroge sur la pertinence de ce mode littéraire au XXIème siècle. Bien sûr, le roman (cette excellence du XIXème) a été renouvelé au XXème, mais tout de même, il m'apparaît parfois que les romanciers oeuvrent sur une forme vieillie, inadaptée au monde actuel et à ses enjeux. A cette aune, je me dis que la poésie et la forme brève ont plus et mieux à dire que nos récits amples aux personnages complexes et plus ou moins réalistes où tout est contenu, y compris une représentation du monde. Le traitement de la société et de son état n'est-il pas plus juste dans une forme parcellaire et éclatée (par exemple)? Je m'interroge, voilà.
Commentaires
Et ainsi le fond rejoindrait parfaitement la forme. Mais il faudrait pousser plus loin (et puis la poésie, c'est vieillot, pire que le roman, voyons). Pourquoi ne pas créer une forme nouvelle d'écriture, adaptée à son siècle? Peut-être ton exercice quotidien qui nous permet d'échanger s'approche de cette forme? Ou pourquoi pas un texto-poétique?
L'évolution du langage et de ses formes est décidément passionnante.
Bonne question. Parce que l'exercice est extraordinairement vain et désuet, en même temps que démentiel dans l'effort qu'il demande. Par contre, une forme nouvelle d'écriture est-elle possible. Les aphorismes, les pensées, tout cela a plusieurs siècles, même s'il est essentiel de s'y adonner, pour sortir de la complaisance qu'on peut avoir pour sa propre écriture. La nouvelle reste, ici du moins, un genre à explorer encore... Ouais, en fait, que des questions, quoi.
Moui... C'est quand même tout le propre de la mode et de la tendance de créer en phase avec son temps, de trouver la forme, parfois le fond, qui correspond à ce temps qui passe et à chaque temps qu'on dépasse (et pan, une figure). Je trouverais dommage que la littérature, ou quoi que ce soit d'autre, se fasse toute une démarche artistique sur le modèle d'un mal nécessaire qui n'est jamais là que pour permettre aux industriels de continuer à nous vendre des trucs dont on n'a pas besoin.
Surtout que si on devait faire de l'art "avec son temps", ce ne serait même pas pour gagner plus de pognon. Ce serait par (fausse, à mon avis) nécessité d'inventer quelque chose.
Parlons de Préhistoire, je crois qu'on continue encore aujourd'hui à peindre sur les murs. Ça va faire un bail que c'est hasbeen pourtant :)
Il ne s'agit pas d'un problème de mode ou d'adopter une forme qui "colle" commercialement à la période où on la produit. Sous cet aspect, le roman s'en sort encore bien. Il s'agit d'imaginer une forme littéraire qui sache raconter son temps. Et il me semble qu'une forme poétique brève (à trouver) pourrait convenir. Elle n'aura probablement aucun succès, pas plus que les textes de Villon ou les essais de Pascal à leur époque, quoi qu'on puisse en penser.
http://phebus.journalintime.com/forum/2009-11-10-lespace-venousto
vous y verrez une nouvelle theorie
consernant la division par zero rendu utile