L'heure du chasseur
Fab est un type adorable, marié à une femme adorable, qui est deux fois papa d'enfants adorables, tous dans une belle grande maison qu'il retape dès qu'il a une heure de libre. Ce qui explique qu'il est très occupé par sa vie familiale et professionnelle et qu'il a délaissé la BD, pour laquelle, bon sang de bois, il est sacrément doué. J'avais repris pour ce talent exceptionnel, un vieux scénario auquel je tiens beaucoup : « L'heure du chasseur », une histoire plus ou moins héroic fantasy où les enfants d'un clan se retrouvent seuls (tous les adultes meurent mystérieusement), vont à la recherche d'adultes dans une autre zone géographique et, parvenus dans une nouvelle cité, découvrent que, là aussi, une sorte de malédiction a frappé, et que les adultes sont tous morts, laissant encore un peuple d'enfants. Le principe basique permettait de multiples approches sur la frontière enfant/adulte, la peur de devenir adulte (si je deviens plus mûr, plus responsable, si je grandis, je peux mourir : comment rester un enfant en ayant la charge d'une communauté ?), la mémoire des peuples (les adultes disparus, que reste-t-il de la mémoire d'une société ?), la transmission du savoir, etc. Le scénario a connu plusieurs versions, dont une resserrée, construite à partir de flash-back, version la plus intéressante. 72 planches qui culminent quand les enfants sont confrontés à des adultes qui veulent les tuer. La scène finale est noire (ça vous surprend ?) mais surprenante je crois. Je mets ici quelques images que je regarde avec plaisir et sans remords. Même si Fab ne le reprend jamais, l'expérience de travail avec lui a été formidable. Mais, là aussi, sait-on jamais ?