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Mes plus belles gaffes (1)

Sans pouvoir les reprendre (ils ont définitivement disparu) je reviens ici au thème d’une série de billets, effacés de Kronix dans un moment de remords générique, qui avait entraîné la suppression de près de quatre années de textes, de 2004 à 2008, année de reprise de ce blog. J’évoquais alors (ils sont rares, ceux qui suivent Kronix depuis assez de temps pour s’en souvenir), quelques unes de mes meilleures gaffes. En voici donc une nouvelle version, et pardon pour les rarissimes qui en auraient déjà pris connaissance.


En voiture


J’attends un copain devant chez moi, dans la nuit et sous la pluie. Aucun abri, je commence à être trempé. J’ai dans un sac de quoi travailler : nous devons rejoindre un troisième larron. Ensemble, nous formons un trio brièvement connu dans notre ville sous le pseudonyme collectif de Chris FrankEr. Chris FrankEr écrit des films à budget zéro, les réalise et les diffuse, ce qui ne fait de mal à personne, hormis quelques jaloux. Mon pote tarde un peu, je trépigne, j’ai froid. Enfin, la voiture s’arrête de l’autre côté de la rue. Je fonce ; assis côté passager, je pose mon sac et vérifie que mes notes sont sèches en pestant contre le mauvais temps et les conducteurs qui sont en retard. Alors, j’entends « Ah. Il doit y avoir une erreur… » Je lève le regard : ce n’est pas lui. Enfin, pas mon pote. Nous nous considérons, très surpris l’un et l’autre. Je me confonds en excuses, ressors puis reprends ma place, secoué par un fou-rire bizarre, qui éclate sporadiquement, pendant les longues minutes de mon attente renouvelée. De l’autre côté de la rue, une vieille dame, surgie d’une maison de retraite, pénètre dans la voiture qui lui était, donc, destinée. Je suppose que son chauffeur va avoir de quoi lui raconter.

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