Beaucoup de chantiers d'écriture en ce moment, et la volonté de ne travailler qu'à mi-temps à partir de janvier 2011, pour faire face. Un drôle de virage dans l'existence, pas encore un changement radical, mais une décision importante. Ce qui est incroyable, voyez-vous, c'est de découvrir son propre fonctionnement psychologique. En effet, ma douce et moi tournions depuis quelque temps autour de cette question : comment me donner davantage de temps pour me consacrer à l'écriture ? (oui, nous réfléchissons à deux à ce genre de problème, tant j'ai son soutien franc et entier). M'arrêter ? Calculs, re-calculs... très difficile de le faire absolument. Une année de congés sans soldes ? Possible, sur le papier, nous avons mis un peu d'argent de côté, de quoi tenir un peu plus d'un an, après... et mon employeur actuel peut très bien ne pas me reprendre, ou pas avant un temps exagérément long, on m'a bien prévenu. Le mi-temps ? Oui mais : ma douce au chômage, la retraite qui s'éloigne d'autant (oui, éh oui : je ne suis pas un grand aventurier, voyez-vous), calculs, re-calculs, re-re-calculs, difficile, difficile... Jusqu'à ce que je me rende compte que je ne peux pas faire autrement, qu'il FAUT absolument que j'ai du temps pour moi, pour écrire et pour lire. Un jour, il nous apparaît tout simplement qu'il n'y a pas d'autre alternative. Je fais ma demande (j'attends encore la réponse à ce jour) et nous écarquillons les yeux : comme tout paraît simple et évident, alors ! Une fois la décision prise, tout s'est éclairci brusquement, comme une plaine qu'un nuage découvre, et nous avons compris que le seul blocage, la seule raison qui causait notre hésitation, était dans nos têtes, pas dans les difficultés matérielles envisagées qui, maintenant que la décision est prise, nous paraissent bien dérisoires. Je suppose que cela vaut pour bien des cas dans l'existence, où nous sommes encombrés de nos propres craintes. Les calculs servant, non pas à en quantifier les risques, mais à les conforter.