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Lucide

L'autre jour, un titre de magazine accroche mon regard : "12 000 lucides par an".
Surpris, je relis : "12 000 suicides par an." Quelle manipulation a commis mon cerveau pour interpréter ainsi le mot "suicide" ?  Je continue ma promenade en mâchouillant les deux mots, leurs possibles connexions. Je sais que l'expression "se suicider" est un pléonasme étymologique, que le mot lucide vient de lux, la lumière, que Lucifer est le "porteur de lumière" (je revois Prométhée – sûrement le modèle de Lucifer – sur son rocher), je questionne sans arrêt le paradoxe de la lumière du lucide et des ténèbres du suicide. Un bref éclair de conscience vous projette dans la nuit. Je repense à la phrase de Beckett dans "en attendant Godot"  (de mémoire) : Les femmes accouchent à cheval au-dessus des tombes, il y a un bref éclat de lumière et puis ce sont les ténèbres *…
Je me dis que les lucides passent par le suicide pour retrouver leur pote Lucifer, le premier lucide. Cela me donne de quoi ruminer pendant deux bonnes heures de marche ininterrompue.
Penser, c'est faire du sport.

* Vérification faite : " Elles accouchent à cheval sur une tombe, le jour brille un instant, puis c'est la nuit à  nouveau."

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