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Nuitamment 2

Mon précieux ami Jean vient me chercher en voiture pour une lecture en public. Evidemment, je ne suis pas prêt. Il manœuvre un peu plus loin que l’endroit où je suis. Je découvre que Jean n’est plus à bord : la voiture dérive toute seule jusqu’à moi. Je m’installe à l’arrière où Jean me rejoint. Je lui dis en souriant, désignant le volant vide devant nous que c’est tout de même sa voiture (au réveil, je reviendrai sur cette image pour me souvenir que Jean n’a pas le permis. L’idée a été intégrée dans mon rêve de cette façon, je suppose.) Quoi qu’il en soit, et dans une ellipse propre aux rêves, nous nous retrouvons au seuil d’une maison censée être la mienne, ou une maison que je connais bien. Je dois y récupérer des vêtements car il fait froid, ou des documents pour la lecture que nous devons faire. J’entre. La maison est en chantier. Il y règne un désordre typique, mais rien de sombre : la lumière entre en plein, les murs détapissés sont clairs. Je déambule parmi les pièces, toutes dans le même état. Au fur et à mesure de mon exploration, je sens la peur monter en moi. J’entre dans une pièce, je sais qu’il y a quelqu’un, j’entends du bruit, je n’arrive pas à voir correctement ce qui se situe sur ma gauche. Je tourne la tête mais toujours une sorte d’angle mort échappe à ma curiosité. Le scénario se répète dans chaque endroit de la maison que je visite. Toujours, me parviennent les bruits d’une activité de chantier, ponçage, déplacements, sifflotements. J’ai peur, je sais que quelqu’un va surgir, c’est inévitable, je déteste ce genre d’irruption. Et puis, derrière un mur, je vois s’avancer une jambe, un homme. C’est mon père. Il est vêtu d’une chemise à manches courtes enfoncée à la Chirac dans un short bleu marine. Une tenue de chantier d’été. Je suis tellement heureux de le revoir. Il me sourit. Je lui demande comment ça va. Mes mains le tiennent aux épaules. Il me dit que tout va bien. J’insiste un peu, je veux savoir comment ça fait d’être de l’autre côté. Il prend un air vague, explique que le temps n’est pas le même. Ce faisant, j’ai le temps de l’observer de plus près et je vois son œil gauche étrangement aplati, blanc et mort sous l’interstice des paupières. Je veux lui demander s’il a eu mal quand il est « passé », mais je vois Jean et Dominique (un autre ami avec qui nous faisons des lectures publiques) sur le seuil et ne veux pas les faire trop attendre. Je ne me souviens pas avoir salué mon père, je suis déjà près de la sortie, je croise une femme qui vient visiter la maison, sans doute pour l’acheter. Elle m’est immédiatement antipathique. Je rejoins mes amis. Je me réveille. Je réalise que mon père est mort il y a neuf ans, à cette même période.

Commentaires

  • Tu l'as touché, pas enlacé.. mais ce contact a sûrement suffit à un bonheur fugace.
    Le fait d'avoir ré abordé ces souvenirs dans ton dernier livre n'y est pas étrange...
    En tous les cas, pour avoir vécu ce genre de scène "naturelle", je sais l'effet positif que cela peut avoir. (Et même si l'introduction du contact dans ton rêve était plutôt angoissante).

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