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J'habitais Roanne - extrait

Dans le chapitre qui concerne le faubourg Clermont.

"Le mouvement, voilà ce que je retiens de ma vie ici. Le mouvement, la conscience physique du mouvement, car le faubourg s'est construit sur l'axe d'une pente forte qui culmine vers Saint-Clair. Je suis un sédentaire, j'aime l'alanguissement et l'attente, la méditation et la sensation du temps qui s'égrène ; mais un pas dehors dans ce quartier, et tout semblait se mobiliser pour m'extraire de ma fixité, m'amener bénévolement à la noria de la vie. Descendre, monter, le tout à pieds bien souvent, comme les trajets de nos enfants pour l'école. Eux ne connaîtraient pas le déroulement immobile de mon enfance à Mulsant avec ses trottoirs aplatis sous les yeux, mais la dégringolade ou l'escalade, la vitesse de l'aller et l'essoufflement du retour. Tous les deux se tenant la main, ils allaient vite, saluaient les commerçants, sortis sur le seuil pour le recevoir, d'un « bonjour » rituel, lancé comme un coup de clairon. Le dimanche, s'ajoutait à cela l'agitation tourbillonnante du marché le matin, sur l'ancienne « Place du Peuple », devenue place Gabriel Péri en 1945."

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