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J'habitais Roanne - Extrait

"Nous nous éloignons donc du centre en même temps que s'efface le jeune adulte que j'étais. La trentaine, âge où se révèle que nous ne serons plus immortels désormais, est dépassée, on n'y revient pas sans régression stérile. Je grossis les statistiques impitoyables du mâle français moyen (je grossis tout court, d'ailleurs) et me voici quadragénaire, entamant un divorce, jetant dans l'incertitude mes chers enfants, éradiquant d'un coup des années de vie commune. Isolé, remué par la honte de faire tout ce mal, je tente de trouver un centre, un projet de vie. Je reviendrai à la fin de ce livre sur les éléments mêlés qui y ont contribué mais disons simplement qu'à ce moment-là de ma vie, je prends la décision de me consacrer à l'écriture. J'arrête toutes mes activités associatives (festival de SF, articles de presse, cours de dessins, émissions de radio, bénévolats divers), je cesse de pratiquer d'autres formes de création (illustration, vidéo, peinture) que je considère soudain comme des évasions chronophages. J'ai besoin de temps, du moindre quart-d'heure interstitiel récupéré le soir, le matin, à midi. J'écris encore à la main, sur des feuilles volantes, dans la cuisine, avant que les enfants se lèvent, quand la famille est couchée. Tout le temps."

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