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"Roanne a accueilli nombre de championnats, de rencontres internationales dans de nombreux domaines, et je suppose qu'il faut s'en féliciter. Roanne a aussi accueilli le Tour de France. Qui se souvient de l'acmé brusque et bref qu'il provoqua, admettra que tant d'agitation suivie de tant de silence laisse un goût d'hébétude. On objectera le sens de la fête, le prestige, le gain en terme d'image médiatique... Comment le solitaire, rétif aux glorioles sponsorisées, peut-il expliquer aux foules enthousiastes son incapacité à frémir aux exploits d’athlètes rémunérés ? A y bien réfléchir, tout ça n’est peut-être qu’un problème de vérité. A celui pour qui importe avant tout de ne pas mentir, ou à tout le moins, de ne pas être dupe des mensonges des autres, l’immense foire bariolée qui bouscula la quiétude de nos rues paraît une synthèse de tout ce que la société peut générer de superficialité. Sueur médicamentée et bicyclettes incroyablement sophistiquées, vertige publicitaire, klaxons multi-tons, triomphes, défaites et jusqu’au corps des athlètes aux mollets hypertrophiés : tout est déformation, artifice, mythologie factice d’une société qui paye ses héros. S’il reste une vérité, miraculeusement indemne au milieu de cette tempête abrutissante, c’est l’enthousiasme des spectateurs, sincèrement émus d’une chute, réjouis d’une victoire. Concédons à l’épreuve cet unique éblouissement : deux rives d’émotion vraie que traverse un fleuve de cynisme acidulé. J'ai bien encore quelques flèches susceptibles de filer contre la pratique du sport collectif en général mais à quoi bon ? Et puis j'avais promis d'être court."

Commentaires

  • C'est bon, on a compris, il a l'air bien ce bouquin. Maintenant, il faut qu'on puisse se le procurer!

  • A qui le dis-tu... Je téléphone cet après-midi à mon éditeur. C'est pas gagné. Mais c'est de plus en plus imminent (dit l'auteur, qui cherche à se rassurer).

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