En travers de la marche, une boîte de conserve vide et, immédiatement, survient comme un réflexe, l'envie de l'écraser. Est-ce un atavisme complexe où l'on trouve la nécessité de gagner de l'espace vital, le goût de la destruction, le besoin de ressentir l'impact de ses actes sur les choses, de se sentir ainsi vivre ? Ou n'est-ce pas plutôt un amour du bruit qu'émet la tôle comprimée ? On aurait pu fabriquer des boîtes en plastique mou qui se déformeraient en soupirant à peine. On a préféré un matériau qui crie sa défaite, qui manifeste sous la semelle, qui expire en protestant. Où est-ce que je veux en venir ? A ça : est-ce que les sourds ressentent cette jubilation du broyage d'aluminium ? Est-ce que les sourds écrasent des boîtes de conserves, hein ? Je n'arrête pas d'y penser.
Commentaires
Analyse faite par Hergé à travers le capitaine Haddock dans le crabe aux pinces d'or me semble-t-il. As-tu résisté?
Ah, je ne me souvenais pas de ça. Vais vérifier. Merci.