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Fond de tiroir

Extrait non retouché d'un très vieux roman (probablement années 85-90) heureusement inédit, mais il y avait quelques petits éclats, comme ça :

"Me revient un très beau moment de ma vie ; la seule fois où j'ai vu l'amour littéralement  illuminer le visage de quelqu'un. J'étais dans le métro, à Paris ; j'attendais debout dans une voiture bondée. Arrive une station, filant à toute allure vers les flancs de la voiture. La première chose que j'ai vue, ce n'est pas le quai, la foule, les affiches, l'éclairage, non… C'était le sourire d'un garçon de vingt ans. Il était radieux, vraiment, c'est-à-dire qu'il éclairait tout ce qui se trouvait autour de lui, autour de son seul sourire. En une fraction de seconde j'ai pensé : celle qui est aimée de ce type doit être exceptionnelle. De celles pour qui les hommes sont capables de devenir meilleurs. C'était un sourire magnifique qui enflait le cœur, qui me rendit immédiatement heureux. Et puis un autre garçon descendit de la rame et vint embrasser son ami, voluptueusement. J'avais vu un véritable amour, comme les hétéros n'en connaissent peut-être pas. En tous cas, je ne pense pas qu'aucun de mes sourires, adressé à la femme que j'aime, aie pu faire un effet semblable sur le chaland moyen. Etre hétéro, je crois que cela vous coûte une certaine paresse des sentiments. Dans nos sociétés, les homos ont peut-être encore une urgence à vivre leur amour, qui le rend entier."

D'une certaine manière, en y repensant, il s'agissait d'une tentative d'écriture mêlant les réflexions intimes et la déambulation qui se cristalliserait 20 ans plus tard dans "J'habitais Roanne". On marche toujours sur les pas de ses rares obsessions.

 

Commentaires

  • Un extrait qui valait effectivement le coup d'être sortit des cartons.

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