Sur un stand, le jeune homme vend des albums de BD. Toujours intéressé par ce type de publication (souvenirs...), je m'approche. Le produit est flatteur de prime abord (couverture cartonnée, couleurs pétantes...) mais j'ouvre, j'ausculte, et découvre des dessins assez vilains que la colorisation ne parvient pas entièrement à sauver. C’est de la SF dont le scénario, enfin ce que je peux en juger par un examen aussi rapide, ne me semble pas très original. Qui peut publier ça ? Je vois un label d'édition, FTW, je demande à l'intéressé où est cette maison, il m'explique que ça signifie Fuck the World (aha), que c'est lui et des copains qui ont monté ça « parce qu'il en avait marre de bosser pour Dargaud ». Je plisse les yeux, reviens à l'album. Chez Dargaud, un dessin aussi foireux ? Je ne dis rien à ce sujet, lui demande s'il s'en sort ; il me dit que oui, « à peu près ». Je lui souhaite bon courage. Un salon du livre est, avec un festival de cinéma, le genre de lieu où la mythomanie se vautre sur elle-même de la façon la plus indécente.