Pieds nus sur les ronces - 15
Tous les invités arrivèrent ensemble, ils étaient deux couples du même âge. Quand Syrrha descendit, ils étaient accueillis par Alexandre et Arbane, au pied de l'escalier monumental. Tout le monde semblait bien se connaître, l'atmosphère était détendue et joyeuse. On fit les présentations, quelqu'un demanda si Joël était là, mais oui suis-je bête, bien sûr, où serait-il, mais il est en retard, comme d'habitude il se fait désirer, etc. Alexandre riait, se tordait de rire sur son fauteuil, surtout aux plaisanteries d'un homme grand et sec aux longues tempes grises, voix de baryton. Syrrha lui prit la main quand monsieur Cot le désigna : « Marc Antoine. Antoine est le patronyme ». J'avais des parents facétieux dit-il en la saluant. Alexandre tira le bras de son invité comme pour le rappeler à l'ordre, Marc Antoine se détourna de Syrrha en s'excusant. Le vieil infirme arrondissait une mine gourmande : « Alors, alors, cet incendie ? » et son interlocuteur reprit ses blagues sur l'embrasement qui gagnait du terrain. « Partout ? » fit Alexandre, ce que confirma son interlocuteur. Syrrha sentit la colère l'étreindre dans une serre mauvaise : « Mais, Monsieur Cot, ça ne vous fait rien ? Ça vous fait rire, ça vous excite, ce désastre ? » Alexandre n'eut pas la réaction qu'avait imaginé Syrrha, il soupira, dit « Ce n'est pas aussi tragique que vous le pensez. » Puis