Je vois une partie de l'humanité prête pour demain, songeant à demain, sûre que les solutions existent pour progresser encore, améliorer le sort du plus grand nombre, et je suis convaincu que cette partie détient les clés de l'avenir. Cependant, l'autre partie de l'humanité — celle qui selon moi nous retient et nous condamne, ne veut rien entendre et s'enferme, se retourne et questionne les mânes d'hier — de quels individus est-elle composée ? Me sont-ils à ce point étrangers que je ne pourrais rien saisir de ce qui les anime ? Enfin, ils ont bien une idée pour demain, ils ne sont pas désespérés au point de vouloir le plus grand mal pour le plus grand nombre ? Comment s'y prennent-ils pour concilier leurs projets avec l'obsession de la peur, de quel avenir rêvent-ils ? Le fossé s'élargit entre deux populations, deux vastes groupes que leurs différences ne rendent pas plus homogènes pour autant. Quelles sont les passerelles entre nous, qu'il faudra peut-être inventer ? Nos murailles d'incompréhension valent les remparts qu'ils érigent.