Il se réveilla avec la certitude que le destin du monde était lié à un rapprochement entre le bison et le dentifrice. Cette pensée l'occupa un moment avant que ne le submerge l'urgence d'inventer un tissu qui imite à la perfection la surface des lacs en été, quand un vent faible vient du sud. Avec le soir et une certaine fatigue, l'impression de marcher sur un camembert bien fait remplaça l'idée précédente dans l'ordre de ses préoccupations. Il soupa en songeant que rien ne valait la musique que font les feuilles de thé mâchées par une mangouste, avant de s'endormir sur un début de rêve où il enseignait l'imminence du règne des lanceurs d'ablettes, discipline qu'il venait d'inventer. Il ne se passa pas trois heures avant que cette histoire de bison et de dentifrice ne le réveille à nouveau. La journée suivante se passa en méditations autour des thèmes de la veille et sur la morale qu'il pourrait bien en tirer.